Les habitants du village Abid-Chamlal, à 8 km à l'est de la ville de Tizi Ouzou, ont fermé la RN12 à la circulation automobile, hier, à partir de 9 h. Le trafic a été perturbé pendant toute la matinée, non sans apporter son lot de désagréments pour la population et les automobilistes. Les autorités locales ont été à maintes reprises sollicitées pour trouver une solution définitive aux problèmes d'assainissement et d'AEP, mais ces dernières « n'ont jamais pris nos revendications au sérieux », s'insurgent les protestataires. En effet, un marais d'eaux usées et de pluie inonde une dizaine d'habitations et une bonne partie du village. L'infiltration des eaux ont contraint des villageois à quitter leur demeures. L'éclatement survenu sur le réseau d'assainissement, l'obstruction des anciennes canalisations et leur vétusté ont engendré d'importantes infiltrations qui ont submergé les champs, les pistes et les venelles du village, ainsi que les vergers. Une situation qui met la santé des habitants en danger. A en croire les habitants, le problème dure depuis plusieurs années. Ces derniers affirment également que le réseau AEP risque d'être contaminé. « Nous recevons de l'eau noirâtre dans les robinets », fulminent-ils. Se sentant marginalisés et délaissés, les protestataires n'ont trouvé de solution que de crier leur malaise dans la rue. La présence du maire de Tizi Ouzou et ses collaborateurs n'a pas convaincu les jeunes en colère. « Nous réclamons la présence du wali. Nous avons assez des promesses du P/ APC. Ils nous ont promis de régler ce problème, à plusieurs reprises, mais en vain. Cela dure depuis des années. Nous avons saisi la presse, l'APW et l'APC et à ce jours aucune des instances n'a répondu à nos revendication », dit un habitant courroucé. Et, à un autre manifestant d'ajouter : « La dernière visite a été celle du wali qui est venu inaugurer une cantine scolaire ». Retenu par d'autre obligations, c'est le directeur de l'hydraulique qui s'est rendu sur les lieux. Pour persuader les jeunes de lever les barricades, ce dernier promettra que « tous les problèmes seront pris en charge par la DHW. Les revendications qui sont inscrites au niveau de l'APC seront transférées à mes services. » Un impressionnant bouchon de véhicules s'est formé dans les deux sens. Des dizaines d'étudiants et de riverains ont été contraints de poursuivre un trajet de plus de 10 km à pied pour rallier la ville de Tizi Ouzou. Au milieu des panaches de fumée noire, émanant des pneus brûlés, des personnes âgées ont été fortement éprouvées. Mis à part les ambulances et les malades, aucune voiture n'a été autorisée à passer. Du côté des automobilistes, c'est la déprime. Ce sont les forces de l'ordre qui ont tenté, avec succès, une ultime tractation pour débloquer la situation. Vers 12h 30, les barricades sont levées. C'est dire que les citoyens n'ont plus confiance en leur administration, mais encore moins en leur élus. Les villageois menacent de réinvestir la rue si le chantier réclamé n'est pas lancé dans les prochains jours.