Dix mille cités sont dépourvues d'aires de jeu dans la capitale. Un chiffre qui donne à réfléchir si l'on considère que le nombre de jeunes à Alger est de 1 million, soit le tiers des habitants de la capitale, selon les estimations de la wilaya. Un responsable au service de l'urbanisme de la wilaya d'Alger, nous informe à ce propos que le nombre d'aires de jeu existant actuellement dans la capitale ne dépasse pas les 500. « Ce nombre est loin de satisfaire la demande existant dans une ville comme Alger », indique le même responsable qui signale au passage que « les aires de jeu qui existent actuellement sont dans un état peu enviable puisque nous avons constaté que dans la plupart de ces espaces les clôtures ont été endommagées, ce qui implique que les autorités doivent dépenser des sommes supplémentaires pour préserver ces sites. » Par ailleurs, ces mêmes aires de jeu sont menacées par l'invasion du béton. « Dans certains endroits, des coopératives immobilières se sont implantées sur des aires de jeu ce qui est bien évidemment contraire à la loi », nous dit notre interlocuteur, qui ajoutera, à ce propos, que « la loi impose aux membres des coopératives de prévoir des aires de jeu dans leurs plans. Or, ce qui se passe actuellement, c'est tout à fait le contraire. Non seulement les propriétaires de ces coopératives ne réalisent pas des aires de jeu, mais ils construisent carrément sur celles qui existaient déjà. » En parlant de réglementation justement, le responsable avec lequel nous nous sommes entretenus, rappelle que la loi de l'aménagement de 1990 prévoit la réalisation d'une aire de jeu pour chaque cité comptant au minimum 200 logements. Ces espaces doivent être en moyenne de 200 mètres carrés. Une loi qui n'a visiblement pas été appliquée vu la situation actuelle. « Les projets de réalisation de logements, actuellement en cours, ne semblent pas, non plus, prévoir des aires de jeu », constate notre source. Le responsable nous informe, en outre, que « certaines communes n'ont aujourd'hui qu'une seule aire de jeu pour des milliers d'habitants. » La rareté de ces espaces a fait que des jeunes organisent des « matches » de football carrément sur les trottoirs, ce qui n'est pas sans causer des désagréments aux riverains. En outre, notre interlocuteur a tenu à préciser : « Nous avons constaté à travers notre travail sur le terrain que les cités dépourvues d'aires de jeu sont celles où il y a le plus de violence. Il convient donc de prendre au sérieux le rôle que peuvent jouer ces espaces pour les jeunes. »