Mais le collectif des travailleurs ne baisse pas les bras. Les employés ont tenu à marquer ce treizième anniversaire en organisant une journée portes ouvertes sur le quotidien, en mettant à la disposition des lecteurs les reliures des tout premiers numéros du journal. Par ailleurs, durant cette même journée, un point de presse a été animé par des représentants du collectif des travailleurs. Pour eux, c'est le statu quo : nul n'est capable de dire si Le Matin va reparaître ou non et nul ne connaît les intentions réelles des pouvoirs publics. Leur objectif est toujours le même : la sauvegarde de l'entreprise et du titre, mais cela «dépend de l'ensemble de la société civile» et d'une éventuelle reprise de dialogue avec les pouvoirs publics pour l'obtention d'un échéancier de paiement des dettes exigées par les imprimeries et le fisc. Rien n'est sûr mais l'espoir était permis, du moins en attendant la décision de justice suite à la demande d'expertise en référé, déposée par quelques actionnaires du quotidien au début du mois de juillet dernier. Et il semblerait que cette décision est déjà tombée. Avant-hier. Fodhil Mezali, l'un des associés de Mohamed Benchicou (condamné à deux ans de prison ferme), nous expliquera plus tard que le juge a émis un verdict d'incompétence. Ce qui revient à dire que l'affaire devra être traitée au fond. «Cela prendra plusieurs mois, c'est donc la fin de l'entreprise», regrette Fodhil Mezali. Mais là encore, l'espoir est permis, quoique amoindri par cette décision qui aurait été un bon argument pour reprendre les négociations avec les pouvoirs publics. «Nous devons nous réunir entre associés pour tenter de trouver une solution», nous explique encore M. Mezali, qui précise que d'autres actions seront menées pour sauver Le Matin. A commencer par faire appel dès réception de la décision d'incompétence du juge. «Si l'appel du référé ne donne rien, on soumettra notre dossier aux juges du fond».
