C'est devenu une tradition que de se réunir pour savoir où en est l'état de l'entreprise », expliquera le journaliste du Matin, Redouane Zizi. L'assemblée générale qui a réuni une soixantaine de salariés au siège du quotidien a permis, hier, la désignation de trois délégués. Après leur inscription prochaine auprès de l'inspection du travail, ils seront mandatés par le collectif du Matin aux fins de faire valoir leurs droits auprès des pouvoirs publics. Il s'agit principalement d'obtenir auprès des créanciers (fisc, imprimerie) un échéancier de paiement. « Chose qui nous a toujours été refusée jusqu'ici », précise le journaliste. Et d'ajouter : « Pourtant, nous avons commencé à payer une bonne partie de la dette qui s'élève dans sa totalité à 8 milliards de centimes. » La société d'impression a toujours eu le même discours qui consiste à ne lever la suspension du journal qu'après paiement total de la dette. Du côté du fisc, les délégués du collectif du Matin comptent mettre en avant leur droit à bénéficier d'un calendrier de paiement dès lors qu'une partie de la dette fiscale a été honorée. Les salariés du Matin sont revenus, lors de l'assemblée générale, sur l'arrêt confirmatif de la cour d'appel maintenant Mohamed Benchicou en détention pour deux ans. « Il faut considérer qu'il ne s'agit pas d'un détenu de droit commun mais d'un détenu politique. L'objectif est de mener une campagne nationale et internationale pour sa libération en attendant la décision de la cour de cassation », continue Redouane Zizi. Quant à l'état de santé de M. Benchicou, Me Benarbia aurait déclaré que « Benchicou ne s'attendait pas à la clémence et qu'il garde le moral ». L'assemblée générale a, entre autres, permis au collectif de discuter avec l'administrateur pour clarifier la situation au sujet de la dette du fisc, de la suspension du journal par la SimpraI mais également de l'arrêt pour des raisons de panne technique du site internet du Matin. « Nous sommes décidés à reprendre le travail dès que le site redeviendra opérationnel. Il y a une volonté réelle des gestionnaires du journal de tout faire pour empêcher sa fermeture ou sa liquidation », soutiendra Redouane Zizi.