Du beau monde et en nombre mercredi soir à l'Unesco pour entendre un éloquent plaidoyer sur le développement socioéconomique des déserts, sur leur préservation en tant que « lieux de vie », « lieux de mémoire », « source de connaissance de notre passé ». A l'origine de cette rencontre, prélude à l'année internationale des déserts en 2006 et en prévision du festival international des peuples du désert qui se tiendra à Dubaï du 16 au 22 avril 2005, se trouve la Fondation des déserts du monde, dont le président, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani, était entouré du président de la Haute commission du prix international Zayd de l'environnement des Emirats arabes unis, Mohamed Ahmed Ben Fahd, Jean Daniel, directeur du Nouvel Observateur, Mounir Bouchenaki, directeur adjoint de l'Unesco, chargé de la culture Développant les actions de la Fondation des déserts du monde, au nom de laquelle il est intervenu, Cherif Rahmani a rappelé qu'« il y a deux ans, nous avons lancé une plateforme pour une nouvelle éthique du développement durable du désert ». Depuis le 28 juin 2004, la fondation a le statut d'observateur auprès du PNUE. Cherif Rahmani a, par ailleurs, indiqué qu'après la rencontre de Timimoun en 2004 se tiendra à Dubaï, en avril prochain, le festival des déserts du monde. « Les déserts ne sont pas des frontières, mais des lieux de rencontre », a-t-il ajouté. Autre action d'envergure menée par la Fondation déserts du monde, c'est l'engagement d'une campagne de sensibilisation auprès des gouvernements et des institutions internationales pour une année internationale du désert. « 365 jours - 365 projets. C'est chose faite. Le 23 décembre 2003, les Nations unies ont décidé de consacrer l'année 2006 Année internationale du désert et contre la désertification », a souligné Cherif Rahmani. Un des projets développés par la fondation en réseau avec l'Unesco et le PNUD, la route des Ksour est finalisée, les moyens financiers réunis, a indiqué Cherif Rahmani. Rassembler les expériences, les savoir-faire et connaissances est la ligne de conduite de la fondation. « Ce sera une plateforme de convergence d'expertises pour une doctrine de lutte contre la désertification », a avancé Cherif Rahmani. En matière de développement durable, la question est « planétaire ». « Dans ce domaine, il faut penser globalement et agir localement », a soutenu l'orateur. « Il y a une responsabilité historique du monde développé et une responsabilité réelle des pays du Sud. » Et de dire que le choix de Paris n'est pas fortuit. Pour ce qui est de la déforestation, il cite le cas de l'Algérie qui a perdu, depuis 1950, un million d'hectares de forêt et 8 millions d'hectares de steppe. Quant au changement climatique, une extrapolation a été faite pour l'Algérie. En 2050, les températures augmenteront de 2 à 3 degrés, ce qui induira d'importantes modifications dans le mode agricole, les ressources en eau, la santé publique...