Robert Gilet est l'animateur vedette d'une radio de la ville de Québec. Il a été arrêté puis condamné dans l'affaire dite de prostitution juvénile dans laquelle de jeunes mineures de la bonne société de Québec jouaient les courtisanes de luxe. Elles avaient de riches clients, parmi lesquels la rumeur publique désignait même quelques ministres (mais les gens sont méchants…). Les animateurs radio sont de «grandes gueules» qui, en Amérique du Nord, peuvent se permettre de tenir impunément, et grossièrement, tous les propos racistes, sexistes, antipauvres, etc., que ne renierait pas le plus pur beauf' FN, outre-Méditerranée. Le ton vulgaire et populiste fait monter les cotes d'écoute et donc les recettes publicitaires. S'il y a poursuite, la chaîne raque sans discuter. Ça fera encore grimper l'audience. A la rentrée, la grande affaire a été le retour en ondes de cette haute valeur marchande qu'est M. Gilet, car selon son patron «il serait injuste de le faire payer toute sa vie et il mérite une seconde chance». Abdelghani Ramrame est un Algérien immigré légalement au Canada qui vient d'être renvoyé dans son pays. Je ne sais s'il est coupable d'avoir «terrorisé» sa belle-famille québécoise comme celle-ci l'accuse. Mais je sais qu'il n'a pas été jugé coupable par les tribunaux et surtout qu'il est père de deux enfants en bas âge. Il a été condamné, peut-être à vie, par Immigration Canada, à ne plus les revoir… Et on ne lui a pas donné de seconde chance.