C'est dans la dignité et la sobriété que les New-Yorkais ont commémoré le 3e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 en se recueillant à la mémoire des 2762 personnes de toutes origines, nationalités et religions qui furent néantisées en particules de chair, de béton et d'acier par la barbarie terroriste. Le 9/11 a marqué un tournant dans l'histoire des Etats-Unis et rien ne sera plus jamais comme avant. La guerre a été portée sur leur territoire. Ses citoyens ont perdu leur insouciance en entrant dans le monde de la peur et recherchent désespérément aujourd'hui leur sécurité perdue. C'est ce point primordial de la sécurité qui sert à Bush d'outil de marketing pour essayer de se faire réélire en novembre prochain. Pourtant, sa guerre contre le terrorisme n'a pas été très convaincante. Pour un éditorialiste du New York Times, elle a même accru le danger. Elle a, en effet, surtout consisté à détruire un Irak laïque, où Bush savait n'y avoir ni armes de destruction massive ni terroristes, plutôt qu'à trouver Ben Laden, dont la «piste est aujourd'hui froide», selon le major général Eric Olson, commandant opérationnel américain en Afghanistan. Le cinéaste Michael Moore (Fahrenheit 9/11) a déclaré que si Bush était élu, il émigrerait au Canada. Il y sera certainement le bienvenu, mais les Canadiens préféreraient dans leur majorité l'accueillir en touriste, et que John Kerry devienne président. Tout comme le reste du monde.