L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a encore revu à la baisse les prévisions de la demande mondiale en pétrole pour l'année 2009, selon un rapport rendu public hier. Les nouvelles données, qui sont basées sur la baisse de la prévision de croissance mondiale annoncée récemment par le Fonds monétaire international (FMI) font reculer la demande mondiale en pétrole de 520 000 barils par jour en 2009. La prévision de croissance mondiale donnée par le FMI pour 2009 est de 0,5% contre 2,2% auparavant. Ainsi, la demande mondiale de pétrole pour 2009 serait de 84,7 millions de barils par jour (mbj) contre 85,68 mbj, selon l'AIE. Cette demande a connu un recul de 1% en une année, soit la baisse la plus importante depuis l'année 1982. Ce recul concerne plusieurs régions du monde, y compris la Chine. Dans les pays de l'OCDE, la demande va passer de 47,51 mbj à 46 mbj en 2008. En dehors des pays de l'OCDE, la demande va passer de 38,7 mbj à 38,17 mbj en 2008. La demande de Chine va passer à 7,92 mbj contre 7,86 mbj en 2008 soit une croissance de 0,7%. Ces dernières années, la demande en pétrole de la Chine avait connu des hausses plus importantes : 4,3% en 2008 et 7,8% en 2006. L'Amérique latine et le Moyen-Orient connaîtront par contre une demande relativement forte à cause de la subvention des prix des carburants, selon l'AIE. Pour l'Agence de l'énergie, cette révision à la baisse des prévisions de la demande en pétrole montre l'extrême fragilité de l'économie mondiale. Malgré ces chiffres, les prix du pétrole ont ouvert en légère hausse à New York à 37,88 dollars le baril, soit plus 33 cents par rapport à la clôture de mardi. Sur un autre plan, les chiffres hebdomadaires ont montré une forte hausse des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis avec une augmentation de 4,7 millions de barils alors que les analystes avaient prévu une hausse de 3,4 millions de barils. Par contre, les stocks d'essence ont connu une baisse de 2,6 millions de barils alors que les analystes prévoyaient une hausse de 900 000 barils. Les produits distillés ont connu, eux aussi, une baisse de 1 million de barils alors que les analystes avaient vu une baisse de 1,8 million de barils. Juste après la publication de ces chiffres, les prix du pétrole ont subi un recul de 12 cents à New York à 37,43 dollars le baril. Hier vers 17h GMT, le pétrole brut à New York était à 37,95 dollars le baril, tandis que le brent résistait quand même à 44,65 dollars le baril. Mais cette tendance baissière de la demande, comme celle des prix, pourrait amener l'OPEP à réduire encore sa production le 15 mars prochain à Vienne. Les dirigeants de l'Organisation ne le cachent pas et la rumeur qui circule donne une coupe de 1 million de barils par jour.