Tout en s'interrogeant sur les dessous de la décision de l'arrêt des commandes, les membres de la section syndicale estiment que «les travailleurs ont consenti d'énormes sacrifices» dus aux différents plans de redressement. Ainsi, dans une correspondance adressée au directeur général en date du 7 juillet 2003, la section syndicale relevait plusieurs points ayant trait notamment à la résiliation du contrat de prestation du gardiennage, à la vente aux enchères de matières premières et du parc roulant et des équipements. De plus, les syndicalistes se demandent pourquoi 102 travailleurs totalisant 32 ans de service n'ont pas été mis à la retraite ? Pourtant, ces derniers n'attendent que l'application de la grille de la convention pour partir. C'est le cas précisément de ce travailleur qui a reçu la notification de la CNR, mais «le directeur m'a fait savoir qu'il n'y a pas d'argent pour me payer l'indemnité de départ, comme le stipule la réglementation en vigueur», a-t-il témoigné. Relevant la «bonne santé» de l'entreprise, comme «la qualité de ses produits» à l'échelle nationale, les représentants des travailleurs estiment que Macstyle travaille aujourd'hui «en-deçà de ses capacités réelles» et n'hésitent pas, pour cela, à désigner du doigt la direction de l'entreprise et la société de gestion des participations (SGP) qui, ont-ils ajouté, «n'ont rien fait pour améliorer la situation». Malgré cela, affirment nos interlocuteurs, les travailleurs, dont certains continuent à percevoir un salaire au-dessous du SNMG, sont prêts à relever le défi pour permettre à l'entreprise de se remettre sur les rails et faire face à la rude concurrence de l'économie de marché. Néanmoins, le directeur de l'entreprise, M. Habibèche, ne l'entend pas de cette oreille et développe une tout autre version des faits. Pour lui, l'entreprise est obligée de produire conformément aux commandes et aux marchés qu'elle conclut avec ses différents clients. «Nous avons un marché à conquérir et nous devons faire face à nos obligations», a-t-il fait remarquer. Pour le premier responsable, le chômage technique «n'est pas une fin en soi» et cette situation n'est pas propre à Macstyle mais concerne de nombreuses entités économiques nationales. Seulement, a-t-il précisé, «nous sommes dans un marché concurrentiel et il faut actionner les leviers réglementaires». Autrement dit, les travailleurs qui partent à la retraite «percevront leurs droits», a-t-il rassuré. Tout en refusant de qualifier la situation de l'entreprise de «catastrophique», le directeur s'est montré catégorique en soulignant : «Notre unité est une EPE/SPA qui dispose d'un conseil d'administration et nos décisions sont prises en concertation avec notre partenaire social.» Et de préciser : «Ce sont des facteurs typiques à l'économie de marché, mais les salaires des travailleurs sont assurés régulièrement.» Toutefois, «il faut réduire les charges en fonction du plan de charges. Cela est inévitable», a-t-il conclu.