Ses œuvres font une escale de deux mois à la galerie des bronzes du Musée des beaux-arts d'El Hamma, à Alger. Regorgeant de vie et de coloris, l'ensemble de ses toiles est un hymne à la vie et à l'amour. Cette nouvelle exposition, baptisée «La nouvelle pastorale», se décline en une rétrospective, réunissant une centaine d'œuvres. En effet, avec le talent qu'on lui connaît, Bettina a retracé son parcours artistique et une partie de sa vie familiale. Elle invite l'esthète et le profane à découvrir son univers. Un univers fantastique et merveilleux à la fois. L'artiste a cette capacité de faire voyager plus d'un à travers certaines contrées de l'Algérie, notamment à Guelma, et à l'étranger, son pays natal, l'Allemagne. En 1961, elle se marie et s'installe à Guelma. Elle a tout de suite été séduite par les formes, les couleurs et la lumière des paysages de son pays d'accueil. La nature n'a pour ainsi dire, aucun secret pour elle. Elle la connaît si bien, qu'elle la peinte dans toutes ses facettes. Une communion et une osmose est omniprésente entre cette artiste et la nature. Ses productions sont là pour témoigner de son excellente maîtrise picturale avec toutefois une spécialisation dans l'aquarelle. Avec une touche proche de l'impressionnisme, tout comme son maître allemand Erwin Bowien, l'artiste se pliait à reproduire aussi fidèlement que possible des autoportraits et des portraits de ses proches, à savoir son mari, son fils, sa belle-soeur, son beau-père et sa belle-fille. Bowein lui a appris la science de la couleur. «Aime l'être humain, m'inculquait Bowein, sinon il te sera impossible d'exprimer son âme et sa richesse.» Née en 1937 à Sollingen en Allemagne, Bettina est issue d'une famille d'artistes. A l'âge, de 12 ans, elle décide d'embrasser une carrière dans les arts plastiques. Elle étudie la peinture murale durant trois ans à l'Ecole des beaux-arts de Cologne, de Munich, puis en 1958 à l'académie royale de Copenhague. En 1960, elle épouse Abdelhamid Ayech. En quarante ans de carrière, elle a exposé un peu partout dans le monde. Deux livres lui ont été consacrés. L'un publié à Berne par les éditions Kleiner en 1967 par le Dr Edouard-Fallet de Castelberg et le second écrit par Ali Hadj Ali Tahar et Hans Karl Pesch, paru en 1983 aux éditions U-Form de Sollingen en Allemagne fut distribué en Algérie par l'ex-SNED. Nombre des œuvres de Bettina Heinen-Ayech se trouvent actuellement dans les musées d'Allemagne, de Tunisie, d'Algérie ainsi que chez des collectionneurs privés. Son exposition au Musée des beaux-arts est absolument à voir. Elle dure deux mois. Elle a cette faculté de procurer magie et miroitement.