Il a critiqué le programme d'importation délivré par le ministère de la Santé et a affirmé qu'il a contribué à augmenter le stock de médicaments de Saïdal, évalué à 2 milliards de dinars, soit 30% du chiffre d'affaires annuel, et a diminué le rythme de production. Pour lui, il est primordial de maîtriser l'importation en diversifiant ses sources. «L'Etat encourage la consommation de génériques, mais 80% des importations sont originaires de laboratoires français alors que la consommation des génériques en France est faible (4,5%).» M. Aoun a souligné que Saïdal est en bonne santé et qu'elle couvre 40% du marché en dépit de la concurrence des 85 importateurs. Le chiffre d'affaires de la société était de 6,2 milliards en 2003 et pourra atteindre les 7 milliards cette année. Il plaide pour le partenariat public-privé, rappelant que le groupe est à 35% privé : 15% de ses actions ont été cédées au profit du Fonds algéro-koweïtien de l'investissement (Faki) et introduit en Bourse 20% de son capital. «Nous n'avons pas peur de la concurrence, mais de la concurrence déloyale», dira-t-il. Près de 150 produits ont été enregistrés auprès des autorités sanitaires. La production de cette entreprise a atteint 120 millions d'UV (unité de vente). Ali Aoun a aussi recommandé l'intégration du médicament dans la politique de santé, l'encadrement de la prescription médicale, la promotion de la pharmacovigilance qui a pour rôle de détecter et d'évaluer les effets indésirables des médicaments et de prévenir le risque de leur survenue – «des produits supprimés dans les pays d'origine circulent chez nous», souligne-t-il – et la prise en charge du développement et de la recherche. «Il n'y a pas d'encouragements des pouvoirs publics concernant cet aspect», remarque-t-il. Il propose aussi l'institution d'une politique de déontologie dans la pharmacie et la promotion de la culture de l'environnement et de l'emploi des industries pharmaceutiques. Revenant sur le projet de production de l'insuline, il déclare : «On est à 86% d'avancement et dès mars 2005, l'usine de Constantine fabriquera les premiers flacons.» Selon ses propos, la réorganisation de Sanofi-Aventis Algérie, qui doit mettre à la disposition de Saïdal les matières premières nécessaires à la production d'insuline, n'a aucune incidence sur ce projet : «Un investissement à 100 % Saïdal».