L'intervention des agents de la sûreté, privilégiant la discussion avec le groupe de protestataires, n'a pas abouti et les manifestants ont refusé, dans un premier temps, de libérer la chaussée. Ils ont exigé, selon leur mot d'ordre, une audience avec le chef de l'exécutif de wilaya, seul, selon eux, en mesure de mettre fin au bras de fer qui les oppose au promoteur immobilier, en l'occurrence l'office de promotion et gestion immobilière (OPGI). Car, l'OPGI a, à la suite de l'occupation par effraction des logements non achevés situés à Debdaba par les futurs acquéreurs, introduit une plainte auprès du tribunal contre les occupants (voir El Watan du 23 novembre 2004). Mais une source non autorisée rapporte que le tribunal de Béchar a débouté les futurs acquéreurs des LSP et ordonné l'évacuation des lieux qualifiée d'occupation illégale, ce qui a abouti au mouvement de protestation d'aujourd'hui à proximité du siège de la wilaya. Nous nous sommes rapproché du tribunal pour en savoir plus sur le jugement qui aurait été rendu sur cette affaire, mais la cellule de communication installée au cours de l'année 2004, constituée de plusieurs magistrats et présidée par le président de la cour seul habilité, nous a-t-on dit, à communiquer avec la presse, est inopérante. Pour rappel, 216 logements LSP confiés à l'OPGI, dans le cadre du programme LSP et dont les travaux devraient initialement démarrer en l'an 2000, n'ont débuté qu'en 2002 en raison de l'imbrication de nombreux éléments, notamment le retard mis dans le montage financier de l'opération. absence de concertation Il faut aussi ajouter l'absence de concertation entre les organismes publics, parties prenantes dans la concrétisation de ce programme. Aussi, les titres de propriété dits «contrats de vente sur plan» (VSP) n'ont pu être établis par le promoteur immobilier en raison du retard (2 années) mis par les services des domaines à procéder à la cession du terrain d'assiette sur lequel ont été édifiés ces logements au profit de l'OPGI. Le retard dans la cession du site par les services domaniaux à l'office, a engendré un blocage dans l'octroi des crédits sollicités par les futurs acquéreurs auprès de la CNL et dont la plupart en dehors de l'apport financier initial, affirme l'OPGI, restent encore redevables des sommes restantes sur le prix du logement. Selon de nombreux observateurs locaux, le premier programme LSP lancé a été mal conçu dès le début en raison de l'absence de coordination entre les principaux acteurs impliqués, ce qui explique le bras de fer engagé aujourd'hui entre ces bénéficiaires et le promoteur immobilier.