Cette année, des scènes de mécontentement sont enregistrées devant l'ambassade du royaume d'Arabie Saoudite à Alger, où jusqu'à hier des postulants au hadj attendaient leur visa. Selon un citoyen rencontré devant le consulat, les frais du hadj cette année s'élèvent à 250 000 DA pour les personnes qui partent par le canal officiel. Il s'agit des pèlerins qui détiennent des passeports spécifiques au hadj et qui ont été désignés par le tirage au sort. C'est le quota officiel des pèlerins estimé pour cette saison à 32 000. Cette délégation doit être accompagnée par une mission de 500 personnes pour encadrer les pèlerins. La mission se compose de cadres du ministère des Affaires religieuses, de la Santé et de l'Intérieur pour veiller sur la sécurité et la santé des hadjis algériens. Toutefois, précise notre interlocuteur, les frais de cette mission sont puisés des bourses des pèlerins alors que la prise en charge de ces 500 encadreurs incombe en principe à l'Etat. L'autre élément qui explique le chiffre exorbitant de 250 000 DA réside dans le tarif pratiqué par Air Algérie sur ses billets et qui s'élève à 83 000 DA. « Air Algérie double le prix d'un seul billet sous prétexte que l'avion revient de Djeddah vide », témoigne notre interlocuteur en relevant le caractère incongru d'une telle démarche dans une économie de marché. « Si l'avion revient vide, est-ce la faute des pèlerins ? », se demande-t-il. Notre interlocuteur s'interroge également sur le motif qui a amené Air Algérie à pratiquer deux tarifs sur le même trajet. « J'ai récemment accompli la omra en payant 50 000 DA le billet, tandis que pour le hadj, il est demandé 83 000 DA ! » Devant ces deux contraintes, une bonne partie de prétendants au hadj préfère opter pour la démarche personnelle en sollicitant un visa sur des documents du hadj et sur un passeport international. Cette démarche ramène le coût du rite au maximum à 120 000 DA. Le pèlerin pourra rejoindre La Mecque en faisant le trajet Alger-Damas-Djeddah sans dépasser les 60 000 DA. La moitié restante sera réservée à l'hébergement et à la restauration. La marge entre les deux méthodes pour accomplir le cinquième pilier de l'Islam est de l'ordre de 130 000 DA. Voilà la raison pour laquelle le consulat d'Arabie Saoudite privilégie la première catégorie sur la seconde. A cet effet, une note a été affichée au consulat indiquant que les visas pour le hadj seront délivrés sur des documents du hadj et non sur des passeports internationaux. Les citoyens, eux, crient au favoritisme.