Les Etats-Unis sont prêts à payer davantage pour continuer à utiliser la base de Manas au Kirghizstan, stratégique pour la guerre en Afghanistan, mais dans la limite d'un montant « raisonnable », a indiqué, jeudi, le secrétaire à la Défense, Robert Gates. « Nous ne nous sommes pas résignés à ce que cela soit le dernier mot », a dit M. Gates à propos du vote, jeudi, de la fermeture de la base aérienne de Manas par le Parlement kirghiz. « Nous allons continuer à travailler au problème avec le gouvernement kirghiz », a ajouté M. Gates depuis Cracovie, où il devait participer à une réunion des ministres de la Défense de l'OTAN, ayant pour thème central les contributions des pays de l'Otan à l'effort de guerre en Afghanistan. « Nous sommes prêts à réétudier les frais d'utilisation (de la base) et nous allons voir si un éventuel surcoût est justifié, mais nous ne serons pas non plus complètement ridicules » quant au montant à payer, a-t-il assuré. « Nous allons faire quelque chose de raisonnable », a-t-il affirmé. Les Etats-Unis paient 17,4 millions de dollars par an au Kirghizstan pour l'exploitation de la base. Le Kirghizstan avait menacé à plusieurs reprises depuis 2005 de fermer cette base en raison de divers incidents impliquant des soldats américains et de disputes sur le montant des dédommagements versés par Washington. La fermeture de ces installations pose un grave problème de ravitaillement des troupes de la coalition internationale engagée en Afghanistan, alors que les Etats-Unis comptent renforcer leur offensive contre les talibans. Un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, avait indiqué un peu plus tôt que l'Administration américaine poursuivait des « discussions » avec le gouvernement kirghiz. Mais continuait « à regarder les autres options qui s'offrent à nous dans la région », avait-il ajouté. La base de « Manas est importante, mais pas irremplaçable, a également affirmé M. Gates à Cracovie. Nous examinons des alternatives, et avons des contacts avec plusieurs pays différents. » « La réflexion en cours quant au choix d'un réseau alternatif tient compte de l'augmentation du niveau des troupes et des exigences qu'elle impose », a-t-il expliqué. La décision kirghize de fermer la base est intervenue au moment où la Russie accordait un crédit de deux milliards de dollars au Kirghizstan, un pays plongé dans la pauvreté. Mais Moscou, qui souhaitait depuis longtemps le démantèlement de ces installations, assure ne pas avoir fait pression sur Bichkek.