Dans une déclaration rapportée par l'agence officielle saoudienne SPA, le ministre a indiqué : «Le royaume saoudien estime qu'il faut augmenter de 500 000 b/j le plafond de production de l'OPEP lors de la prochaine réunion ministérielle.» Pour le ministre saoudien, ce relèvement est rendu nécessaire par les prévisions actuelles qui font «état d'une croissance de la demande mondiale à la fin de l'année en cours». Cette proposition inattendue survient au moment où tous les observateurs misaient sur le maintien de l'actuel plafond de production qui est de 27 mbj. Un peu plus tôt, le président en exercice de l'OPEP, le ministre koweïtien du Pétrole cheikh Ahmed Fahd Al Sabah avait évoqué la possibilité d'un relèvement du plafond en déclarant qu'une augmentation de la production était à l'ordre du jour de la réunion. Selon le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanghaneh, l'ordre du jour de la réunion comporte deux propositions. La première serait de maintenir le niveau actuel de production et d'observer le marché et la seconde propose d'augmenter le plafond de production de 500 000 b/j. La Libye, par la voix de son ministre du Pétrole Fethi Ben Chatouan, s'est prononcée contre une augmentation considérant que le marché est surapprovisionné. Tension sur la demande La baisse de la demande au deuxième trimestre, période qui marque la fin de l'hiver, pourrait amener l'OPEP à temporiser et à maintenir l'actuel plafond de production tout en programmant une réunion en mai. «L'OPEP n'a pas une grande capacité à utiliser pour augmenter la production», avait déclaré, jeudi dernier à Arzew, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Le ministre, qui répondait à la question de savoir si l'OPEP allait augmenter sa production, avait indiqué : «Je ne pense pas que si on augmentait la production, ça aurait un quelconque impact sur les prix.» «Pour que les prix baissent… il faudrait que la croissance économique mondiale baisse», a ajouté le ministre. «Il y a une grande tension sur la demande en pétrole en ce moment à cause de cette croissance», avait estimé M. Khelil. «Il y a un équilibre entre la demande et l'offre, mais cet équilibre subit une pression», avait indiqué le ministre. «Cette situation d'instabilité donne l'occasion aux spéculateurs qui sont entrés dans le marché et qui ont créé une grande pression… ce sont eux qui poussent les prix aux seuils actuels vers le haut», selon le ministre. Toutefois, une augmentation de 500 000 b/j ne ferait qu'officialiser le dépassement des quotas officiels et revêt plus un aspect psychologique pour le marché. Car actuellement et excepté l'Irak qui est en dehors des quotas, la production des 10 pays membres se situe entre 27,5 mbj et 27,8 mbj selon les sources spécialisées. Un plafond de production officiel de 27,5 mbj maintiendrait en l'état les incertitudes qui marquent le marché. Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie, qui a revu à la hausse les prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2005, a encore mis sous tension le marché. Une précédente estimation avait fait état d'une croissance de plus 1,8% (1,5 mbj). Une prévision de croissance de 2,2% (1,8 mbj) bien que plus faible que celle de 2004 devrait maintenir les prix à un niveau très élevé, 40-50 dollars. Le facteur spéculation pourrait encore créer de nombreuses tensions sur le marché et amener les prix vers des seuils plus élevés et il sera très difficile à l'OPEP de peser sur les prix. Hier et sur le marché américain, le brut était coté à 54,05 dollars vers 17h GMT. A Londres, le brent était coté à 52,95 dollars.