Fini le suspense qui aura duré plus d'un mois. D'un appel à la négociation daté du 20 janvier 2009, assorti d'une menace exprimée après l'échec des pourparlers et l'obtention le 17 février 2009 du PV de non-réconciliation, le syndicat de l'entreprise Arcelor Mittal Annaba est passé au préavis de grève. Annaba De notre bureau Il a été déposé hier à la direction générale après une assemblée générale à laquelle ont pris part tous les travailleurs du complexe. Pour Kouadria Smaïn, le secrétaire général de ce syndicat, « le recours à la grève est confirmé. Elle sera illimitée à partir du 6 juillet 2009 à 5h. » Force est de souligner qu'un préavis de grève de plus de 4 mois est peu anodin dans les milieux socioprofessionnels, d'autant qu'il intervient à l'occasion du double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures.Cette décision peu ordinaire est justifiée, selon les syndicalistes, par « l'échéance de la prochaine élection présidentielle, l'engagement de l'organisation UGTA dans la réussite de ce processus électoral et l'engagement officiel de la direction générale de l'entreprise pour négocier les salaires et traiter les autres points de la plateforme de revendications le 1er juillet 2009 ». Ainsi, la prochaine élection présidentielle a permis à l'employeur d'avoir un sursis de plus de 4 mois durant lesquels il aura à affûter ses armes pour affronter encore une fois un syndicat coriace qui menace de passer directement à l'acte. Néanmoins, le syndicat « ne compte pas rompre le dialogue et se tient disposé à répondre à toute sollicitation émanant de la direction générale de l'entreprise », conclut le préavis de grève dont El Watan dispose d'une copie.Rappelons que les négociations entre le partenaire social et l'employeur ont fini en queue de poisson malgré que la direction des ressources humaines de l'usine ait tenté, le 14 février dernier, de séduire les 7200 travailleurs, non sans rappeler l'impact de la crise économique sur le premier producteur de l'acier, par le versement sur le mois en cours d'une prime exceptionnelle de 15% et l'assouplissement durant le 1er semestre 2009 des conditions d'atteinte de la prime de productivité. « Le seuil minimum de déclenchement de la prime est désormais de 55 000 tonnes/mois de produits finis au lieu de 70 000 tonnes. Le seuil ouvrant droit au maximum de la prime est de 80 000t/mois au lieu de 100 000 tonnes. L'octroi d'un bonus supplémentaire de 5% est possible si le taux de fréquence mensuel des accidents de travail est inférieur à 6 », expliquait aux travailleurs la lettre d'information. Bien que cette résolution ait figuré dans les propositions de la direction générale en réponse aux 11 revendications soumises par le syndicat, la direction générale a tenté unilatéralement l'opération. En parallèle, Bousquet Bernard a tenté de ramener à de meilleurs sentiments Kouadria Smaïn, le secrétaire général du syndicat, à travers un engagement confirmé de « reprendre les négociations salariales ainsi que les autres points de la plateforme le 1er juillet 2009 ». Quoi qu'il en soit, la prochaine élection présidentielle joue en faveur de l'employeur.