Les négociations socioprofessionnelles entre l'employeur ArcelorMittal El Hadjar et le partenaire social sont prévues pour aujourd'hui. L'équipe qui sera face au nouveau PDG, Vincent Le Gouic, est composée de 7 syndicalistes. Elle est conduite par Smaïl Kouadria, porte-parole des travailleurs. Ce groupe a été mis sur pied à l'issue d'une assemblée générale tenue avant-hier au sein de l'usine sous la coupe de Hmarnia Tayeb, membre du bureau national de l'UGTA et secrétaire général de l'union de wilaya, Annaba. Cette décision a été applaudie par plusieurs milliers de sidérurgistes, a-t-on constaté sur place. Pour les motiver, Smaïl Kouadria a rappelé aux travailleurs venus en nombre assister à la désignation officielle de l'équipe des négociateurs : « Toutes les augmentations de salaire ainsi que tous les acquis socioprofessionnels ont été arrachés de haute lutte et suite à de grands sacrifices consentis par les travailleurs. » Cela remonte à l'appel à la négociation daté du 20 janvier 2009 assorti d'une menace exprimée après l'échec des pourparlers et l'obtention, le 17 février 2009, du pv de non-réconciliation jusqu'au préavis de grève. Il avait été déposé à la direction générale après une assemblée générale à laquelle avaient pris part tous les travailleurs du complexe. Pour mémoire, les négociations entre le partenaire social et l'employeur s'étaient achevées en queue de poisson malgré que la direction des ressources humaines de l'usine ait tenté, le 14 février 2009, de séduire les 7200 travailleurs, non sans rappeler l'impact de la crise économique sur le premier producteur de l'acier, par le versement sur le mois de février 2009 d'une prime exceptionnelle de 15% et l'assouplissement durant le 1er semestre 2009 des conditions d'atteinte de la prime de productivité. « Le seuil minimum de déclenchement de la prime est désormais de 55 000 tonnes/mois de produits finis au lieu de 70 000 tonnes. Le seuil ouvrant droit au maximum de la prime est de 80 000 t/mois au lieu de 100 000 t. L'octroi d'un bonus supplémentaire de 5% est possible, si le taux de fréquence mensuel des accidents de travail est inférieur à 6 », expliquait, aux travailleurs, la lettre d'information affichée à leur attention. Bien que cette résolution ait figuré dans les propositions de la direction générale en réponse aux 11 revendications soumises par le syndicat, la direction générale avait tenté unilatéralement l'opération. En parallèle, Bousquet Bernard, le directeur général d'ArcelorMittal de l'époque et actuellement à la retraite, avait tenté de ramener à de meilleurs sentiments Kouadria Smaïl, actuellement porte-parole des travailleurs à travers un engagement confirmé de « reprendre les négociations salariales ainsi que les autres points de la plate-forme le 1er juillet 2009 ». Aujourd'hui, c'est son remplaçant, Vincent Le Gouic, qui sera en face de lui autour de la table des négociations que les 7200 travailleurs d'ArcelorMittal attendaient avec impatience.