Cette dernière leur a permis, au travers de l'urne, de balayer ceux qu'ils ont qualifiés d'instruments entre les mains des gestionnaires de l'union de wilaya (UW)/UGTA. Pas un seul de ces «instruments» n'a pu échapper à la décision de rejet unanime des bulletins des travailleurs. Bien au fait des manipulations des «anciens élus», nouveaux candidats et travailleurs avaient tenu à assurer une garde rapprochée de l'urne. L'opération de vote s'étant passée loin des mains baladeuses et des cooptations habituelles en pareilles circonstances, il en a résulté 15 membres réellement élus par les travailleurs. Ce fut aussitôt le branle-bas du côté de l'UW/UGTA. A ce niveau, l'on n'a pas admis que le plus fidèle de leurs éléments, un ancien syndicaliste de l'unité centre, soit dégommé par les urnes. D'autant que ce dernier, ont affirmé plusieurs travailleurs, était connu pour les «services rendus» à ses comparses de l'UW. D'où la sortie des responsables de cette structure syndicale. Elle est qualifiée par les nouveaux élus comme étant en totale contradiction avec l'esprit et la lettre des règles universelles du syndicalisme. «En tentant d'imposer leur protégé que nous, travailleurs, avons exclu, les apparatchiks de l'UW/UGTA veulent pérenniser les privilèges dont ils bénéficient depuis des années. Nous ne nous laisserons pas faire. Maintenant, s'ils veulent outrepasser la volonté des travailleurs, nous agirons en conséquence. Nos menaces ne sont pas exprimées à la légère et ces gens savent ce dont nous sommes capables», ont estimé plusieurs travailleurs de l'unité centre. Ce qui n'est pas de l'avis des animateurs de la «direction» de wilaya du syndicat UGTA. A travers la voix de son secrétaire général, cette structure de la centrale estime que les lois de la République s'effacent devant le statut de l'UGTA. «Nous avons procédé au renouvellement des sections syndicales de l'OPGI. Cette opération, qui s'est bien déroulée, nous a valu des remerciements des travailleurs. La nécessité d'un troisième membre que nous avons désigné pour siéger au sein de la section syndicale de l'unité du centre-ville s'impose. Même si elle ne l'est pas au regard des dispositions de la loi 90-14 avancée par la direction de l'OPGI, la procédure que nous avons appliquée est conforme aux statuts de l'UGTA», a argumenté ce responsable syndical. Un argument rejeté par d'anciens syndicalistes à la retraite ou en poste. Ils ont estimé que la démarche de l'UW est anachronique et digne des pratiques en cours durant la période du parti unique. «Croire à l'ère de la mondialisation, de l'OMC et de la libéralisation de l'économie que l'on peut toujours imposer ses idées pour gérer une société est utopique. Il est indispensable que les gens de l'UW/UGTA prennent en considération ces nouvelles donnes avant qu'ils ne soient balayés par un mouvement de colère qui ne saurait tarder s'ils persistent dans leur démarche», a indiqué l'un d'entre eux.