Après avoir frappé à toutes les portes et adressé des correspondances à toutes les instances concernées à propos de l'irrégularité de l'ouverture d'une station de lavage et de graissage de voitures en plein cours du quartier, le Dr Hassini veut prendre à témoin l'opinion publique ainsi que Chérif Rahmani à propos d'un cas flagrant de pollution de l'environnement. Il s'agit, selon ses dires, d'une activité nuisible à la santé des habitants et de l'environnement tant par le bruit assourdissant que par les odeurs d'huiles et de gaz d'échappement produits durant la journée. Ladite station est effectivement située derrière les 100 villas cadres de Rouissat dans un quartier résidentiel où les nouvelles constructions vont bon train. La station est située à côté d'une école primaire et d'un cabinet médical et son action destructrice est visible à l'œil nu. Selon les signataires de la pétition adressée en mars dernier au chef de daïra de Ouargla demandant son intervention pour la fermeture de la station, «l'existence même de celle-ci est en totale infraction, vu que les modalités prévues par le décret exécutif 98-339 du 3 novembre 1998 n'ont pas été respectées notamment concernant l'enquête commodo et incommodo». Nulle trace d'un registre des avis des citoyens, ni d'une annonce dans la presse nationale au niveau de la commune. Précédemment contacté, le P/APC de Rouissat parle d'une gestion ancienne du dossier du temps de l'ex-P/APC et qu'il serait ouvert aux doléances des citoyens afin de vérifier la nuisibilité et de l'activité et rectifier le tir au besoin. Mais il se trouve que rien n'a été fait dans ce sens à ce jour. Quant à la direction de l'environnement, touchée du temps de l'inspection on nous a répondu qu'il s'agit d'un cas spécifique où des intérêts personnels sont venus envenimer la situation qui n'est pas aussi alarmante qu'il est prétendu. La station a continué à fonctionner puis, après une fermeture de deux mois durant lesquels le dialogue a été renoué avec les voisins, notamment le Dr Hassini qui hésitait à transférer son cabinet médical dans le quartier, le propriétaire a loué ses locaux à un tiers en maintenant l'activité contrairement à ce qu'il prétendait. Les habitants clament qu'ils n'ont pas été consultés lors de l'enquête de nuisance et viennent de relancer leurs démarches administratives auprès de la commune et de la direction de l'environnement. Médecin praticien, président du comité de quartier, attire l'attention des autorités locales sur la nuisance des gaz d'échappement pour la santé notamment les enfants scolarisés juste à côté du garage. «Les instances concernées doivent avoir connaissance des derniers développements scientifiques et savoir qu'il s'agit de substances cancérigènes surtout que l'exposition à ces polluants dangereux est quasiment directe», dit le docteur Hassini. Quant aux habitants, ils attendent de l'administration une information précise sur les risques potentiels de l'exposition puisque celle-ci a choisi non seulement de garder les nombreuses stations de lavage-graissage situées au quartier Sokra mais aussi d'en construire une autre malgré la nuisance avérée de ces stations raccordées au réseau domestique d'eaux usées et situées face à des habitations, cafés, boucheries et épiceries pour la plupart. Mais cela n'est pas l'unique tare de Sokra. Là-bas, l'existence même d'installations supposées classées et réglementées semble défier la vie des habitants en plus des marais paludiques et de l'habitat précaire.
