Cette fuite existait depuis août dernier, selon les riverains de Oued Sebkha. Mais jugée sans doute insignifiante, elle n'a pas fait réagir l'équipe chargée d'effectuer les travaux de réparation. C'est seulement lorsque celle-ci a pris, le 12 avril, des proportions alarmantes que l'équipe a été dépêchée sur les lieux. Trop tard, l'éclatement de la conduite qui s'est produit sur le bord de l'oued a déversé tellement de pétrole que l'eau en était devenue toute noire. Une semaine après, les travaux de dépollution ont consisté à creuser des fosses pour recueillir le pétrole et à l'incinérer, mais les choses ont à peine changé. Une forte odeur d'hydrocarbure agresse les narines de quiconque s'approche de l'oued en aval du lieu où s'est produite la fuite. Pendant notre visite hier sur les lieux, le feu brûlait dans une de ces fosses remplies du liquide nauséabond. Plus loin, une digue de fortune pour retenir la nappe noirâtre laisse filer, par un passage au milieu de l'oued, une eau très fortement polluée. Le long des deux rives, on peut constater des traces noirâtres sur la terre comme si elle avait été brûlée. Le drame, c'est que cette eau, mélangée au pétrole dans de fortes proportions dans l'oued Sahel, irrigue la plaine qui s'étend jusqu'à M'Chedellah et au-delà. C'est ainsi que pour s'être abreuvés de cette eau très polluée, des animaux (ovins et caprins) auraient contracté une maladie grave. Il ne se passe pas un jour sans que trois ou quatre fuites soient signalées sur cet oléoduc devenu, à force de vétusté, une véritable passoire. Heureusement, apprenons-nous auprès de nos sources, la mise hors service de l'OG 1, début mai, et l'entrée en service de DOG1 simultanément permettront de mettre fin à cette situation qui prend l'allure d'une catastrophe écologique. Quoi qu'il en soit, négligence ou trop grande minimisation de ce risque, Sonatrach endosse une grande responsabilité dans ce qui est arrivé à Ighrem où, faute de moyens adéquats, Oued Sebkha qui se jette dans Oued Sahel demeure fortement pollué.