C'est une véritable manifestation de colère des habitants de la localité déshéritée de Sidi Salem de la commune d'El Bouni (Annaba) que les services de sécurité assistés par les sages de cette cité ont pu faire « désamorcer », hier, à la sortie de la prière du vendredi. Ils étaient des centaines d'habitants, excédés par l'insécurité, à vouloir investir la rue pour exprimer leur ras-le-bol. La sûreté urbaine de leur cité n'est, selon eux, qu'une administration de trop, efficace seulement lorsqu'il s'agit de procès-verbaux ou de retrait de permis. « Lorsqu'il y a une agression, ils sont les derniers à le savoir ; encore moins à venir en aide à la population », se plaignent plusieurs d'entre eux devant la mosquée de leur localité. Une brèche que la sûreté de wilaya de Annaba n'a pas tardé à colmater en remerciant sa première responsable, l'officier supérieur L. Fadla, remplacée par l'officier Ch. Bachir, qui aura la charge de dompter la pègre dans cette cité, réputée pour sa difficulté sur tous les plans. Pour ce faire, son arrondissement sera doté de plusieurs éléments « efficaces » capables d'assurer la sécurité des biens et des personnes dans cette cité délinquante. Une sécurité dont la population locale ou extra-muros n'arrive pas à profiter depuis plusieurs années. C'était le cas, la semaine passée, d'un bus arrivant de Souk Ahras qui, en stationnant à Sidi Salem pour faire descendre un passager, a été pris d'assaut par une meute de criminels. A quelques pas de l'arrondissement de police, les occupants du bus ont été agressés et délestés de leurs biens sous la menace d'armes blanches. D'ailleurs, l'émir de cette horde a été tué 2 jours plus tard par balle par « un justicier » que la police cherche toujours. Dans l'incapacité d'identifier ce « justicier », le procureur près le tribunal d'El Hadjar a déssaisi la police de Sidi Salem de l'enquête pour en charger la gendarmerie d'El Bouni.