Depuis que les indicateurs sont au rouge, peu de réactions sont enregistrées malheureusement en dehors de la répression policière et de l'action continue des brigades de gendarmerie. L'ALAT, conduite par une équipe composée de cadres et de professionnels concernés de près par le phénomène, intervient dans ce contexte de précarité sociale qui livre ce pan fragile de la société à lui-même. La tâche exige de la fédération un maximum d'énergie, comme le souligne le président de l'association, docteur Abdallah Benarab, dermatologue et ancien assistant au service de lutte contre la toxicomanie à l'hôpital Avicenne de Paris. Avant même d'être agréée, l'association tente d'occuper le terrain en insistant sur la portée médiatique de son travail. Elle compte à son actif plusieurs sorties qui ont ciblé des établissements scolaires du centre-ville en attendant d'élargir le cercle pour toucher jusqu'aux communes les plus éloignées de la wilaya. L'ALAT essaye, en outre, d'associer les acteurs et les institutions qui ont pignon sur rue et sont capables d'avoir un effet positif sur la lutte contre la toxicomanie et l'alcoolisme. Ainsi, la fédération des associations des parents d'élèves est impliquée à côté de la direction des affaires religieuses et celle de l'éducation qui ont donné leur accord pour apporter leur soutien, chacune à sa manière. Le centre culturel français s'est inscrit également sur la liste des partenaires de l'association et propose de ramener à son compte de brillants conférenciers tout en ouvrant sa médiathèque pour les besoins en documentation. Afin de concrétiser son programme d'action, l'association compte peser de tout son poids pour convaincre les autorités locales notamment la direction de la santé, de l'importance de créer un centre de consultation d'addictologie (dépendances aux substances toxiques). Un numéro vert sera bientôt fonctionnel en attendant la prise en charge des personnes touchées au sein des établissements de santé tel l'EHS Djebel El Ouahch ou encore le CHU. Un autre projet qui fait son chemin est celui d'une clinique de désintoxication à l'image de l'unique établissement du genre qui se trouve à Blida. Par ailleurs, l'ALAT entend mener son combat en allant aussi vers la source du problème et le terreau même du fléau à savoir la malvie, le chômage, l'exclusion, etc. Les données récoltées jusque-là, identifient la tranche d'âge la plus touchée (17-18 ans) et les quartiers les plus concernés : Boudraâ Salah, Fedj Errih et Souika. Des actions de sensibilisation seront menées, affirme le président, auprès de l'ensemble des responsables pour l'élaboration d'une politique commune capable de formuler une réponse solide et procurer le bien-être à la population pour l'éloigner de la malheureuse tentation. De là, la mission de l'ALAT se décline déjà tel un sacerdoce qui implique tant de dévouement et de présence. Alors, bonne chance.