Pour cause : l'absence de réglementation. Invités sur le plateau de l'ENTV, MM. Hamid Azouz et Hamid Afra, respectivement directeurs du CTC Chlef et du CNERIB, ont rappelé que les constructions qui ont été le plus affectées durant le séisme du 21 mai 2003 relèvent de la propriété privée. «Du fait qu'il n'y ait pas d'obligation de contrôle, le citoyen doit avoir une culture du risque, une culture parasismique», a indiqué M. Afra. Le directeur du CNERIB a exhorté les citoyens à demander des expertises aux ingénieurs en génie civil, au lieu de se contenter de l'avis d'un maçon profane. D'autant que, selon le directeur du CTC Chlef, le coût d'une construction répondant aux normes antisismiques est de 5 à 10% plus élevé que celui d'une construction érigée suivant des critères traditionnels. Les deux spécialistes estiment que l'Algérie dispose, aujourd'hui, de tous les moyens pour s'adapter au phénomène sismique, à savoir un choix de terrain bien étudié, une conception et étude techniques approfondies ainsi qu'une bonne mise en œuvre. Ces trois critères doivent être simultanément respectés. «Toutes les institutions publiques et privées ont les moyens de concevoir et de réaliser des constructions antisismiques», a tenu à préciser M. Azouz, tout en disculpant le CTC des dégâts engendrés par le séisme du 21 mai 2003, car, selon lui, cet organisme n'est qu'un maillon dans la chaîne de construction. Il a cité, entre autres, les bureaux d'études et les maîtres d'ouvrage. S'agissant du confortement du vieux bâti, M. Azouz a souhaité voir l'extension de cette opération qui a touché Alger et Boumerdès à l'ensemble du territoire national, particulièrement au niveau des édifices névralgiques comme les hôpitaux.