Le Fonds monétaire international (FMI) dresse un bilan mitigé sur les résultats économiques de l'Algérie en 2008 et les perspectives pour 2009. L'institution de Bretton-Woods a estimé la croissance du secteur hors hydrocarbures à 6% en 2008, le même chiffre avancé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la présentation de son programme de développement devant les membres du Parlement. Selon les projections du FMI, « la croissance globale devrait être inférieure à 3%, car les exportations d'hydrocarbures sont restées faibles ». La politique budgétaire a été aussi de tendance expansionniste en 2008, relève le FMI. Les réserves qui s'établissaient à 135 milliards de dollars à octobre 2008 couvrent deux ans et demi d'importations. Il semble que les projections de cette institution monétaire internationale sont plus optimistes que les récentes prévisions du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Ce dernier a prévu que les recettes pétrolières de l'Algérie pour 2009 devraient se situer autour des 30 milliards de dollars seulement, soit une chute de plus de 60% par rapport à 2008. Le FMI n'a pas manqué d'avertir que « le risque le plus important, à moyen terme, serait que les prix internationaux du pétrole restent durablement bas, car cela fragiliserait notablement les positions extérieures et budgétaires, obligerait à freiner le PIP (Programme d'investissement public) et les autres investissements et ralentirait la croissance ». Tenant compte du ralentissement de la croissance en Europe, les services du FMI projettent une baisse du volume des exportations d'hydrocarbures, qui ramènerait la croissance globale à 2,5% en 2009, soit une baisse de 0,5 par rapport à 2008, lit-on dans la note du FMI, diffusée vendredi soir. « L'inflation resterait inférieure à 4%. La forte chute des prix pétroliers et les importations considérables liées au PIP et aux investissements de Sonatrach transformeraient l'excédent extérieur courant de 20% du PIB en 2008 en un déficit de 3% en 2009 », prévoit aussi l'institution de Bretton-Woods. Elle estime que même si « les perspectives restent encourageantes en dépit d'une conjoncture internationale difficile », il n'en demeure pas moins que « les risques à moyen terme pourraient prendre de l'ampleur ». Pour le FMI, de nombreux défis attendent l'Algérie. « Le chômage des jeunes reste considérable, l'économie est fortement tributaire des exportations d'hydrocarbures, le secteur privé hors hydrocarbures est orienté principalement vers le marché intérieur et le pays a pris du retard, par rapport à ses partenaires commerciaux, sur le plan de la productivité et du climat de l'investissement », note cette institution. Pour le Fonds monétaire international, il y a urgence d'accélérer les réformes structurelles afin de diversifier l'économie tout en assurant une croissance hors hydrocarbures soutenue et en favorisant la création d'emplois. Le FMI a fait remarquer enfin que les réformes engagées par le gouvernement algérien n'ont pas encore permis d'améliorer la perception du climat des affaires en Algérie, qui continue d'être moins bien classée dans ce domaine que la plupart de ses concurrents régionaux.