Selon le secrétaire général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, cette démarche de réorganisation s'inscrit dans une logique de «délimitation entre le rôle de l'Etat en tant qu'actionnaire des banques et ses responsabilités en tant que puissance publique». S'inscrivant dans le cadre de la réforme bancaire et financière, cette nouvelle démarche prévoit, entre autres mesures importantes, le renforcement des structures du conseil d'administration, la nomination d'un administrateur appelé à dynamiser les capacités d'organisation des banques, ainsi qu'un repositionnement de la BADR et de la CNEP sur leurs activités d'origine, à savoir le financement de l'agriculture et de l'habitat. Dans cet ordre d'idées, les pouvoirs publics prévoient également de mettre en œuvre des «conventions entre l'Etat actionnaire et les administrateurs afin de préciser les missions de ces derniers en matière de repositionnement stratégique de la banque, de respect des obligations légales et réglementaires et de l'organisation des procédures de contrôle interne». Les réaménagements ainsi initiés, nous explique M. Benkhalfa, «permettent l'instauration de nouveaux outils de bonne gouvernance dans la gestion des banques publiques». Selon lui, «le conventionnement systématique des administrateurs favorise une délimitation claire des responsabilités dans les actes de gestion». En ce sens , a-t-il soutenu, «avec la mise en œuvre de conventions entre l'Etat actionnaire et les administrateurs, les relations discrétionnaires et non visibles en matière de gestion bancaire devront laisser place à des relations écrites et conventionnées». Ce faisant, a-t-il estimé, «cette démarche induit une normalisation du rôle des conseils d'administration en permettant aux organes de gestion de retrouver la plénitude de leurs pouvoirs». Aussi, a-t-il signifié, «les banques pourront fonctionner, non plus suivant les spécificités des uns et des autres, mais plutôt sur la base de normes universelles de gestion». A la faveur de la délimitation du rôle de l'Etat actionnaire, affirmera ainsi le SG de l'Abef, «l'on se rapproche progressivement des modes universels de gouvernance bancaire où l'administrateur d'une banque devient administrateur d'une société par actions (SPA)». Qui plus est, a-t-il ajouté, «ces éléments de réformes favorisent la mise à niveau des banques algériennes, ce qui rend, à l'évidence, plus facile leur rapprochement avec les banques internationales en vue de concrétiser des actions de partenariat». S'agissant du repositionnement de la BADR dans l'agriculture et de la CNEP dans l'immobilier, M. Benkhalfa soutiendra que cette démarche découle de la volonté de l'Etat d'assurer une prise en charge suffisante des besoins de ces deux grands secteurs par deux grandes banques du secteur public. Un tel repositionnement, a-t-il conclu, donne plus de visibilité quant aux champs d'intervention de ces banques.