La mortalité des colonies d'abeilles, due notamment aux aléas climatiques et aux effets des substances chimiques, a sérieusement affecté la production apicole dans la wilaya de Aïn Defla durant l'année écoulée, apprend-on auprès d'un représentant de la filière au niveau local. Celle-ci, déjà agonisante durant plus d'une décennie à cause de l'insécurité puis de l'exode rural, n'arrive toujours pas à se relever, faute de moyens et par manque de professionnalisme, soutient la même source. Durant l'année 2008, les services de la Direction agricole (DSA) ont enregistré une production de quelque 650 q pour 19 200 ruches pleines. Il faut savoir, expliquent les responsables de la filière, que 10 000 abeilles produisent 1 kg de miel seulement. Cela explique en partie le prix élevé de ce produit, lequel varie actuellement de 2500 à plus de 3000 DA le kilo. Comme un objet d'art, certains vendeurs de la wilaya le proposent via internet en se croyant obligés d'ajouter la mention « 100% naturel », comme pour dire que « le produit naturel » manque souvent à cause de multiples facteurs. Il s'agit, en l'occurrence, de facteurs liés à l'exposition des abeilles butineuses aux substances chimiques, lesquelles représentent au demeurant un danger permanent, car certains éleveurs inexpérimentés ou inconscients, en implantant leurs ruches en zones non protégées contre les insecticides et autres produits toxiques, accélèrent leur disparition. A ce propos, regrette-t-on au sein de la filière, il est fréquent de voir émerger des éleveurs sans aucune qualification, croyant trouver dans ce créneau un filon en or, mais qui finissent par déchanter dès les premières pertes enregistrées. Malheureusement, en abandonnant son activité en cours de route, l'éleveur ignore qu'il porte atteinte à la biodiversité. En effet, il est utile de rappeler que grâce aux abeilles, la production agricole et plus particulièrement la production arboricole peut augmenter de 25 à 30% à la faveur de la pollinisation. A l'échelle planétaire, ce sont 80% des cultures qui dépendent de ce phénomène naturel, affirment des spécialistes de la filière. L'autre facteur qui aggrave la baisse de la production apicole au niveau local sont les maladies parasitaires, dont la plus répandue dans le monde est celle dénommée « varroa ». Celle-ci nécessite des traitements de qualité à base de miel, ce qui n'est pas toujours le cas au niveau local, puisque les éleveurs ont souvent recours aux produits à forte concentration d'éléments chimiques en provenance d'Asie qui échappent souvent au contrôle des services compétents . Des ruches au profit des éleveurs A en croire les services agricoles, la filière apicole est appelée à connaître un bond qualitatif et quantitatif dans le cadre du nouveau dispositif initié par le ministère de l'Agriculture dit PPDRI (Projets de proximité du développement rural intégré). Selon nos informations, il est prévu dans ce contexte précis, la distribution de 10 000 ruches ainsi que des soutiens financiers non négligeables au profit des apiculteurs. Des mesures de soutien doivent toutefois être assorties de l'obligation faite aux éleveurs d'atteindre les objectifs et les résultats assignés. Ainsi, le secteur est tenu de produire plus de 2250 litres de miel à l'horizon 2014. D'ici-là, estiment les principaux concernés, il faudra tenir compte du facteur changement climatique et du suivi des responsables à tous les niveaux, pour éviter à cette nouvelle stratégie de sombrer à son tour dans le méandres de la négligence et du laxisme.