Le Fonds national d'investissement (FNI) est opérationnel depuis hier. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a installé ce nouvel organisme né de la restructuration de la Banque algérienne de développement (BAD). Le ministre a expliqué d'emblée que la mise sur pied de cet organisme « s'inscrit dans la dynamique de soutien financier à l'investissement et à l'économie. » Il apporte des ressources supplémentaires et répond aux attentes des investisseurs par une approche nouvelle ». M. Djoudi refuse de parler de l'échec des banques dans la mission de financement de l'économie. « La mise en place de ce nouvel organisme ne signifie aucunement l'échec des banques. C'est plutôt une mission complémentaire », a-t-il précisé lors d'un point de presse improvisé, en marge de la cérémonie d'installation du FNI. Les champs d'intervention de ce fonds porteraient sur des axes relevant des deux sphères publique et économique. Il sera mobilisé pour le financement de projets d'investissement publics, la promotion du financement bancaire local nécessaire aux grands projets pour éviter le recours au financement étranger et pour répondre aux besoins de restructuration du secteur économique. Le FNI est destiné aussi à promouvoir la politique d'encouragement des investissements directs étrangers (IDE) ainsi que les investissements nationaux. Karim Djoudi a estimé le rythme annuel des IDE à 1 milliard de dollars. Le FNI met à la disposition des investisseurs étrangers des possibilités de financement sur le plan local. Le ministre a relevé que les opérateurs économiques étrangers commencent à réduire leurs investissements en raison de la crise financière internationale. L'Algérie ambitionne de tirer profit de cette situation en leur offrant la possibilité de bénéficier d'un financement local. « Le gouvernement propose cette approche nouvelle qui consiste à accompagner les investisseurs étrangers par des partenaires algériens en apportant une large réponse en matière de financement et de co-financement et ce, à travers la création du fonds d'investissement. » Cet organisme offre surtout « la possibilité de prêts consensuels à des taux réduits, mais aussi une possibilité de garantie par l'Etat. Ce sont des financements à long terme », détaille le ministre des Finances. Le FNI offre aussi la possibilité de participer au capital, en partenariat avec des entreprises publiques et/ou des investisseurs nationaux, de sociétés mixtes chargées de la réalisation de projets de développement. Le FNI est doté d'un capital de 150 milliards de dinars qui seront mobilisés comme moyen d'action. En plus de ses fonds propres, le Fonds aura à mobiliser des ressources additionnelles sous forme de prêts et avances du Trésor ou bien en mobilisant les capitaux du marché financier avec ou sans garantie du Trésor, souligne M. Djoudi. Le FNI pourra, à moyen terme, intervenir pour un montant minimum de plus de 1000 milliards de dinars, explique-t-on. Selon le ministre, des sociétés de capital investissement, destinées à conforter le financement des PME en fonds propres, sont en voie de constitution et seront opérationnelles en 2009.