Utiliser les ressources publiques comme levier au développement économique et à la diversification de la base productive, c'est le principal objectif du Fonds national d'investissement, issu de la restructuration de la Banque algérienne de développement (BAD), installé, hier, par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui a précisé qu'il ne s'agit pas d'un fonds souverain. Dans une allocution, qu'il a prononcée à l'occasion, le ministre a souligné que les activités de la BAD se résument essentiellement à la gestion financière des opérations d'équipement public inscrites au budget de l'Etat, le financement des projets d'organismes et d'entreprises publiques sur ressources du Trésor, la gestion de crédits extérieurs rétrocédés en vertu d'accords gouvernementaux et l'émission de garanties. Selon M. Djoudi, la sphère financière apporte différentes réponses à l'économie, avec notamment 2 600 milliards de DA de crédits bancaires avec une croissance par an de 15%, alors que les fonds propres des banques ont été multipliés par deux en 2 ans. Il s'agit, aussi, de 200 milliards de DA de financement par émission d'obligations sur les marchés financiers pour le financement des plans de développement des entreprises, 20 milliards de DA de financement par recours au leasing avec une croissance forte ces deux dernières années, et 100 milliards de DA de financement bancaire de microcrédits. Dans ce sens, il a ajouté que les pouvoirs publics ont consenti une injection de dépenses publiques, constituant un plan de charge solvable de plus de 17 000 milliards de DA depuis 2004. D'autre part, il a expliqué que pour conforter le financement des PME en fonds propres, des sociétés de capital investissement sont en voie de constitution et seront opérationnelles en 2009. Aussi, la Caisse de garantie des crédits d'investissement a conforté ses moyens d'action pour neutraliser les risques des PME au niveau des banques, ainsi, sa garantie est dorénavant assimilée à une garantie d'Etat. A cet effet, les champs d'intervention de la BAD couvriront la gestion des financements de projets d'investissements publics, ainsi que celle relevant du secteur productif, la promotion du financement bancaire local nécessaire aux grands projets au lieu et place du recours à l'endettement extérieur, l'accompagnement et la détermination des conditions et des besoins spécifiques au titre de la restructuration du secteur économique, la promotion de la politique d'encouragement des investissements directs étrangers et des investissements nationaux en fixant un certain nombre d'objectifs tels que la promotion de la production et des exportations hors hydrocarbures, la création d'emplois, l'utilisation des ressources financières internes. Pour ce qui est de l'activité de ce fonds, il s'agit, selon le ministre, du financement de projets d'équipements publics, la gestion financière des opérations d'équipement public inscrites au budget de l'Etat, le financement de projets d'investissements publics inscrits au budget de l'Etat et couverts par des financements mixtes (Budget/Trésor), le financement d'opérations du secteur économique notamment, le financement de projets d'investissement économiques, syndication de crédits pour le financement de projets d'investissements, le financement de la mise à niveau du secteur public économique. Il sera question aussi du montage de co-financements de projets du secteur public et/ou économique. A ce titre, il a expliqué qu'il s'agit de participation au capital, en partenariat avec des entreprises publiques et/ou des investisseurs étrangers et/ou d'investisseurs nationaux, de sociétés mixtes chargées de la réalisation de projets de développement, la gestion des financements extérieurs résiduels et autres concours extérieurs entrant dans le cadre d'accords gouvernementaux et les émissions de garantie. Pour ce qui est des moyens de financement de ce fonds, celui-ci sera doté d'un capital de 150 milliards de DA. En plus de ses fonds propres, le fonds aura à mobiliser les ressources additionnelles qui lui sont nécessaires sous forme notamment, les prêts et avances du Trésor. Ces prêts seront destinés soit au financement de projets, soit à des prises de participation dans des projets d'investissement ou d'entreprise. Les taux d'intérêt de ces prêts sont réduits et peuvent aller de 1 à 2% pour les financements à long terme. Le Trésor prendra en charge le différentiel du taux d'intérêt qui pourrait apparaître au titre des financements mis en place. En cas de besoin, le fonds pourra bénéficier d'avances remboursables du Trésor. Il y a aussi la possibilité de recours au marché financier (obligataire). La BAD pourra mobiliser des fonds sur les marchés des capitaux avec ou sans garantie du Trésor. Cette nouvelle institution pourra, à moyen terme, intervenir pour un montant minimum de plus de 1 000 milliards de DA. Sur le plan de la gestion, ce fonds sera géré par un conseil de direction chargé de conduire les activités de cette institution et par un comité stratégique présidé par le ministre des Finances, qui aura à fixer les directives relatives à la politique du fonds. A noter que la première réunion de ce comité sera tenue mercredi prochain. Nacera C.