Né le 15 avril 1915 à Libau (Liepaja) en Lettonie, il est issu d'une famille aisée d'armateurs. Il avait rejoint l'armée allemande (Wehrmacht dans la kriegsmarine) avant l'annexion par l'Union soviétique des pays Baltes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il part pour Tanger via Hambourg. A son arrivée à Tanger, il se voit refuser l'autorisation de séjour dans la ville par des agents français du service international de l'émigration à cause de ses opinions sur la situation politique en Afrique du Nord et de son passé de soldat allemand. Il était donc obligé d'habiter avec sa femme et sa fille pendant trois années dans son bateau. Avec l'obtention de la nationalité anglaise de son épouse, il s'installe au 7, rue Vermeer à Tanger et crée sa société Astramar qui s'occupe de la pêche de langoustes et autres crustacés. A cette époque, il est devenu le principal fournisseur d'armes de la résistance marocaine, surtout de la Révolution algérienne pour laquelle il assure le transport avec ses bateaux. Entre-temps, il avait acquis plusieurs autres bateaux, toutes sortes de marchandises : nourriture pour les troupes et autres, surtout des armes. C'est à cette époque-là que les services secrets français le contactent pour lui proposer de travailler avec eux. Ils lui font des offres alléchantes : remboursement des pertes éventuelles, plus les marges bénéficiaires et payement du manque à gagner. Puchert reste de marbre et décline toutes leurs offres. Les Français passent alors à des actions plus dissuasives, deux de ses bateaux La Sorcière rouge et Sirocco explosent dans le port de Tanger. Puchert est convoqué à Tunis où il assista à une réunion présidée par Krim Belkacem, consacrée à la standardisation des armes de l'ALN, qui étaient jusque-là très disparates. Le but était de moderniser et d'harmoniser les armes de l'ALN. Après son retour à Tanger, il a obtenu un nouveau passeport allemand, passeport qui lui permettait d'avoir une activité officielle dans le négoce des armes en Allemagne. En ce temps, il y avait deux services en Allemagne chargés de l'approvisionnement des frontières est et ouest. L'un était basé à Francfort/Main et dépendant du MARG et dirigé par Abdelkader Yaïci , assisté par le docteur Sif El Islam Othmani, et l'autre basé à Bonn, dont je faisais partie et qui avait une double mission. La logistique de l'organisation spéciale de la fédération de France, en prévision de l'ouverture du deuxième front et de la fourniture des armes, dont Mabed Charef avait été chargé par Boussouf de trouver des fournisseurs sérieux. Puchert que Mabed Charef, docteur Sif El Islam Othmani et moi-même avions rencontré en 1956 à Tanger au Maroc. A son arrivée en Allemagne, Puchert a repris contact avec ses anciennes relations comme Rudi Arndt et l'ancien officier de marine à la retraite le docteur Schild ainsi que le major des Waffen-SS Ernst Otto Remer. C'est à cette époque que les services secrets français avaient redoublé d'agressivité en commençant par détruire deux bateaux affrétés par Puchert, l'un l'Atlas au port d'Hambourg et l'autre El Kahira au port d'Ostende, dont les chargements en armes étaient destinés respectivement aux ports tunisien et marocain. A côté de ses sabotages, les agents français s'attaquaient directement aux amis de Puchert et de l'Algérie en général comme Otto Schlüter et Leopold de Genève ainsi que le représentant du FLN à Bonn Aït Hacène et d'autres. Les achats des fournisseurs s'effectuaient uniquement en Allemagne, mais l'origine des armes était assez diverse. C'est la liste en possession de Puchert avec des quantités importantes des besoins en armes pour l'ALN et en particulier la prospection pour l'acquisition de cinq vedettes rapides pour franchir le blocus de la marine française des côtes marocaines de la Méditerranée et d'un sous-marin de poche qui avait effrayé les services secrets français, ce qui a précipité sûrement son assassinat par une bombe charge creuse placée sous sa voiture le 3 mars 1959 à Francfort/Main. Pour une fois, obligé de baisser la garde à cause d'une grippe, il a stationné sa voiture dans la rue (Lindenstrasse n°3) et non pas dans le box habituel, une mort qui a mis à néant les projets du défunt de s'installer en Algérie une fois l'indépendance acquise, d'obtenir la nationalité algérienne et comme marin le commandement de la future marine marchande algérienne, et après sa mort être enterré en Algérie. Projets et vœux qu'il n'a cessés de répéter à ses compagnons d'armes. Gloire à nos martyrs et vive l'Algérie. Aïssa Abdessemed Membre du conseil national MALG. 7, rue Lafayette Alger .