Ce sont 240 moniteurs d'auto-écoles à être titulaires d'un certificat d'aptitude pédagogique et professionnelle (CAPP), obtenu en 2003, à attendre que la direction du transport leur accorde l'agrément pour l'ouverture d'écoles de conduite. Regroupés en association des moniteurs d'auto-écoles pour la prévention routière, ces diplômés regrettent que la réunion, ayant été organisée le 5 mars 2007 au siège de la direction du transport, en présence du premier responsable de cette administration, n'ait finalement « abouti à rien malgré les assurances données par ce directeur lui-même d'introduire les procédures administratives idoines afin de permettre aux candidats de déposer leurs demandes en conformité avec les conditions fixées par la loi, et d'obtenir l'agrément dans les meilleurs délais ». En référence au procès-verbal de cette réunion, en date du 12 mars 2007, la circulaire ministérielle n° 1335 du 03/09/2006 précise que les moniteurs désireux de postuler pour l'ouverture d'une auto-école doivent justifier d'une expérience d'au moins deux ans, alors que nos interlocuteurs affirment avoir « demandé l'agrément bien avant la promulgation de la circulaire en question, soit en 2003 » ; selon eux, cela signifie qu'ils ne sont pas concernés par cette loi et peuvent de ce fait prétendre à l'agrément pour des écoles de conduite. Certains de ces moniteurs, ayant contracté des dettes auprès des banques après avoir bénéficié, dans le cadre de l'Ansej, de crédits pour l'acquisition de véhicules et la location de locaux déplorent aujourd'hui de ne pouvoir « honorer les crédits ». A notre question sur le refus de la direction du transport à accorder aux moniteurs l'agrément sollicité, M. Jouini, premier responsable de celle-ci, assure : « Nous ne fuyons pas nos responsabilités, nous allons nous pencher une fois pour toute sur le problème des agréments aussitôt que la révision des cahiers des charges pour l'accès à la profession de moniteurs et à l'ouverture d'auto-écoles, engagée depuis quelques mois par la tutelle, sera faite. » En effet, le nouveau cahier des charges, qui prendra en considération le critère de qualité, englobera des clauses visant l'amélioration des conditions de formation des apprenants, selon le directeur du transport. Parmi les changements apportés au cahier des charges, l'on citera l'âge des véhicules, la superficie de l'école, les manuels utilisés, les méthodes d'examen, et le niveau d'instruction du directeur de l'auto-école, en plus d'une expérience de deux ans. A vrai dire, le ré-encadrement de cette profession, avec la mise en œuvre de nouvelles modalités, semble aujourd'hui une nécessité pour mieux garantir la qualité de l'enseignement dispensé. A noter que la formation actuelle ne donne pas entière satisfaction, sachant que la mission des moniteurs va au-delà de l'apprentissage de la conduite et du code de la route. Interrogé par ailleurs sur le nombre de demandes d'agrément déposées, le directeur du transport affirme avoir en main une soixantaine, mais répondant aux anciens critères. L'on saura qu'il existe aujourd'hui 103 auto-écoles réparties sur la wilaya, et que seulement 103 moniteurs sont en activité, un nombre au-dessous de la norme, dès lors que celle-ci prévoit une auto-école pour 6 000 habitants.