Les structures sociales d'accueil des femmes en difficulté restent insuffisantes. Ce qui complique davantage la problématique de leur prise en charge dans un environnement qui n'offre pratiquement pas de perspectives de développement de la solidarité sociale en faveur de cette frange, en particulier, et des pauvres en général. Fort « heureusement », il y a le 8 mars, journée mondiale de la femme, qui vient rappeler la nécessité d'observer une halte en vue d'évaluer la situation des conditions de la femme et le rôle qu'elle est en mesure de jouer dans le développement économique, social et culturel. Hélas, passé cet événement, la femme n'est plus évoquée dans aucun débat, ni tribune ou autre espace comme si les festivités organisées ce jour-là sont destinées à la consommation extérieure dans le but de camoufler les préoccupations auxquelles sont confrontées les femmes algériennes. Chômage, divorce, violences conjugales, exploitation ou autres maux font partie du vécu d'une bonne partie des femmes, parmi lesquelles il y a celles sans revenu, seules face à l'adversité, incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants. Des images de femmes tendant la main devant les mosquées, sur les places publiques, les marchés ou autres, représentent, à elles seules, un indicateur fort devant inciter les pouvoirs publics à réfléchir sur ce mal qui prend une allure inquiétante. Ces femmes ne peuvent-elles pas prétendre à une pension à l'effet de soulager, un tant soit peu leur misère, elles qui sont réduites à quémander un sou, du pain ou un sachet de lait ? Néanmoins, la ville de Annaba peut se targuer, cette année, d'avoir célébré le 8 mars avec une nouvelle réalisation représentée par Dar El Inssania. Destinée aux femmes en difficulté, cette infrastructure a été créée grâce aux bienfaiteurs mais aussi à l'association des femmes pour le développement (AFAD). On ne peut parler de Dar El Inssania, qui a déjà lancé des formations au profit de femmes et jeunes filles en difficulté, sans parler de AFAD et de sa présidente Mounira Haddad. Cette association active désormais en tant que structure inhérente à la société civile et se distingue surtout par ses prises de position en faveur de l'intérêt général et surtout de la femme. Sa présidente n'est pas inconnue du mouvement associatif. Après un début dans les journaux, où elle a exercé en tant que journaliste, et un bref passage à radio chaîne III, Mounira Haddad investit le mouvement associatif dans lequel elle s'est imposée comme un élément influent et efficace. On la retrouvera, par ailleurs, dans le mécanisme africain d'évaluation de la gouvernance et dans les manifestations de solidarité avec les femmes du Sahara occidental, en lutte pour l'autodétermination.