Les pharmaciens de Sétif, affiliés au syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo), se sont rencontrés jeudi à l'institut de formation professionnelle (IFP). De nombreux points relatifs à l'exercice de la profession ont été débattus par les pharmaciens ayant à l'occasion obtenu d'innombrables informations sur le diabète, l'hypertension artérielle et les formes galéniques et dosages, communiquées par des professeurs et spécialistes des CHU de Sétif et Constantine. Profitant de l'opportunité, les pharmaciens ont tenu à avoir le maximum d'informations pouvant les aider à faire face aux sollicitations des diabétiques et autres malades chroniques. L'importante question du bilan fiscal, qui a causé de nombreux problèmes financiers, surtout aux jeunes pharmaciens, a fait l'objet d'une intéressante communication, présentée par l'expert financier, Mohamed Yahiaoui, qui a levé le voile sur bon nombre de volets relatifs à la gestion financière des nombreux séminaristes. Ces derniers ont, le moins qu'on puisse dire, tiré profit de cette rencontre qui leur a permis d'avoir un large aperçu sur les techniques de confection d'un bilan fiscal, à l'origine de nombreux déboires de jeunes pharmaciens. En ouvrant la journée, rehaussée par la présence de Fayçal Abed, le président du Snapo, M. Tamani, le n° 1 de la section locale, n'a pas manqué de rappeler aux présents leurs devoirs, en déclarant : « Avant de parler des droits, nous devons nettoyer devant nos portes. Il ne faut pas se voiler la face, certains confrères qui n'assurent pas les gardes ne respectent pas les horaires d'ouverture et de fermeture de leurs officines, transformées en épiceries. » L'orateur met également le doigt sur les difficultés rencontrées par la profession, disant à ce propos : « Les maigres marges bénéficiaires qui ne sont toujours pas revues à la hausse mettent en péril l'existence même de la profession, qui fait face à des charges en perpétuelle augmentation. La fin de non-recevoir des pouvoirs publics nous oblige à répondre positivement au mot d'ordre de grève, décidée par le conseil national lors de la réunion du 23 février 2009. »Rencontré en marge du conclave, M. Tamani est revenu sur les inspections des officines qui font grincer des dents : « Nous, nous ne sommes pas contre les inspections, mais la manière dont sont effectuées ces opérations de contrôle de l'ordonnancier, l'hygiène des lieux et la gestion des médicaments et des stocks périmés, laisse à désirer. » Ahmed Ayati, le vice-président de la section, évoque le problème de la vente concomitante de certains grossistes, disant : « Pour un produit en rupture destiné aux malades chroniques, certains grossistes nous obligent à prendre dix génériques qui vont non seulement grossir nos stocks d'invendus mais déséquilibrer nos trésoreries. Le malade chronique est lui aussi pénalisé. » Sous le sceau de l'anonymat, un pharmacien aborde la lancinante question de l'exercice du métier : « Les faibles marges et l'augmentation des charges sont à l'origine de cet irrespect des horaires d'ouverture et de fermeture des officines. Le règlement de ce volet et du respect du tableau des pharmacies de garde et de permanence sont du ressort du conseil de l'ordre et de la direction de la santé devant, à cet effet, remettre de l'ordre. » Prenant la parole, Fayçal Abed, le président du Snapo, donne les raisons ayant poussé son syndicat à monter au créneau : « Le Snapo, qui n'a pas obtenu de réponses concrètes aux différentes propositions, n'est pas disposé à entériner le projet de décret relatif aux marges bénéficiaires adopté en conseil du gouvernement le 27 mai 2008. Ledit projet, qui ne prévoit aucune mesure spécifique au générique, s'inscrit en totale contradiction avec la politique nationale du médicament. Le Snapo ne peut en avaliser certaines, (et le taux du service honoraire pharmacien) qui auront, une fois appliquées, des conséquences néfastes sur la profession en butte à moult difficultés et entraves », a conclu notre interlocuteur.