L'association algérienne des hémophiles (AAH), en collaboration avec l'association El Wassal de la wilaya d'El Oued, a organisé, mercredi dernier, la 3e journée régionale scientifique de sensibilisation et de formation sur l'hémophile, à la salle de délibérations de l'APW. Les thèmes de cette manifestation médicale sont : la prise en charge des hémophiles en hématologie, orthopédie, pédiatrie, stomatologie et en cas de circoncision. Plus de 3 000 Algériens sur les 400 000 cas enregistrés au niveau mondial sont touchés par l'hémophilie, selon la fédération mondiale des hémophiles et l'organisation mondiale de la santé. La présidente de l'AAH, Latifa Lemhane, économiste et elle-même hémophile, affirme que seuls 1 500 cas sont recensés dans notre pays. Sa déclaration dénote, sans aucun doute, que plus de la moitié des personnes atteintes de cette anomalie de la coagulation sanguine en Algérie, reste toujours inconnue. Notre interlocutrice précisera que la prévalence mondiale de l'hémophilie est de 1 cas pour 10 000 naissances. Une situation, affirmera-t-elle, qui constitue un véritable danger pour la vie de plus de 1 700 autres hémophiles. Dans ce sillage, Latifa Lemhane ajoutera : « Des malades décèdent après avoir subi de simples opérations chirurgicales (par exemple une chirurgie dentaire), alors que la cause exacte du décès est que le malade était atteint d'hémophile ». D'autre part, la présidente de l'AAH déclarera que 80% des hémophiles en Algérie sont handicapés à cause de la mauvaise prise en charge de la maladie et du manque de médicaments (facteurs 8 et 9), disponibles uniquement dans certains milieux hospitaliers. Elle soulignera, également, que la prise en charge des hémophiles pose de nombreux problèmes, tant sur le plan du recensement des malades que celui de la disponibilité des médicaments et des lieux de prise en charge. Elle précisera, par ailleurs, que l'objectif de cette rencontre est de former des dizaines de médecins, infirmiers, paramédicaux, kinésithérapeutes et pédiatres des villes du Sud, mais aussi d'améliorer la qualité des soins au niveau des wilayas participant à cette journée, comme El Oued, Tébessa, Ouargla, Biskra et Ghardaïa, laquelle est dépourvue de spécialistes dans le domaine de l'hémophilie.