Le 20e anniversaire du RCD s'est déroulé dans « un contexte national et international qui n'est pas très favorable aux forces démocratiques », a signalé d'emblée l'ancien Premier ministre sous la présidence de Chadli Bendjedid, Sid Ahmed Ghozali, invité à la célébration du 20e anniversaire du RCD, dimanche, à Paris. « Sur le plan national, nous continuons 47 ans après l'indépendance à éprouver les plus grandes difficultés à entrer dans un Etat de droit. L'Algérie n'est pas encore un Etat de droit. » Et les femmes auxquelles il rend hommage, qui « subissent la double peine », qui sont « pénalisées en tant que femmes et en tant qu'Algériennes dans un pays qui refuse la citoyenneté au peuple algérien » en sont un exemple significatif. « Notre pays est censé être en pleine campagne électorale. Pour arriver à ce changement de situation, il a fallu deux minutes pour modifier la Constitution. Un pays qui traite de cette manière ses lois est en danger, c'est un pays sans loi (...) On a voulu enrayer un mouvement à travers le pays. » Et à l'adresse des auditeurs, il a ajouté : « Ne vous laissez pas impressionner par cette apparence d'inamovibilité et de force d'un pouvoir qui n'a de force que l'apparence. » Appelant également à une mobilisation citoyenne pacifique, Sid Ahmed Ghozali a avancé : « Notre rôle de responsables politiques est de faire en sorte que le peuple ne tombe pas dans le désespoir et la résignation. Il faut que les Algériens montrent qu'ils ne sont pas dupes (...) Nous ne préconisons pas la violence, c'est le pouvoir qui est fondé sur la violence. »