Le thème, d'une brûlante actualité, aborde l'irruption sur la scène politique nationale des pays et plus globalement sur la scène internationale d'associations civiles et autres organisations non gouvernementales (ONG). Comme chaque année, en Tunisie, à la veille de la célébration du 7 novembre, le parti RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) organise un symposium international pour débattre d'un thème ou d'une problématique donnée. Hier, à Gammart, dans la banlieue nord de Tunis, se sont ouverts les travaux de la 20e édition de ce symposium. Après avoir débattu l'année dernière de «démocratie et développement dans un monde en mutation», cette année c'est le prolongement naturel de ce thème qui est programmé. Il est, en effet, et durant deux jours, question de «la participation politique dans un monde en mutation». Le thème, d'une brûlante actualité, aborde l'irruption sur la scène politique nationale des pays et plus globalement sur la scène internationale d'associations civiles et autres organisations non-gouvernementales (ONG). Plus de 130 participants invités, représentants des partis politiques ainsi que de nombreux membres d'associations et d'organisations de 46 pays sont présents dans la capitale tunisienne pour ce symposium. Le ton a été donné par le discours d'ouverture du Président Ben Ali, lu par le Premier ministre et vice-président du RCD M.Mohamed Ghannouchi. «Les profondes et rapides mutations civilisationnelles qui ponctuent, de nos jours, la vie dans le monde, ont donné lieu à des changements qualitatifs tangibles dans le comportement politique des individus et des sociétés» est-il déclaré d'emblée dans le message du président tunisien, avant de s'interroger sur ces formes inédites de participation politique qui viennent supplanter les structures classiques connues jusque-là et qui sont les partis politiques. Une nouvelle participation politique donc et qui, grâce au développement des technologies modernes de la communication dont disposent les acteurs de cette nouvelle participation politique, combinées aux réseaux nationaux et internationaux qu'ils se sont constitués «impliquent la réflexion sur le rôle à venir des partis politiques face à l'émergence de ces nouveaux espaces de polarisation et d'influence» a tenu à préciser le président Zine El Abidine Ben Ali qui avait préalablement souligné que «nous ne perdons pas de vue la responsabilité qui est la nôtre, d'évaluer ces mutations, de prospecter leur portée et de prévenir les répercussions négatives et les déviations potentielles qu'elles peuvent receler». Contre cette nouvelle forme de participation politique, il lance un appel aux partis politiques qui devront y faire face «soit à travers le renouvellement de leurs méthodes d'action, la diversification de leurs programmes et la promotion de leur discours afin qu'ils polarisent le maximum possible de catégories et couches de la société et contribuent ainsi à les prémunir contre la marginalité, le repli sur soi ou encore le risque de tomber dans les méandres de l'extrémisme et du terrorisme». En rappelant que c'est «dans ce cadre que se situe la décision que nous avions prise, l'an dernier, à l'occasion du vingtième anniversaire du Changement, d'abaisser, de vingt ans à dix-huit ans, l'âge électoral minimum, afin de permettre à la jeunesse tunisienne de participer, sur la plus grande échelle, aux élections générales». Sujet extrêmement important et vital dans la vie des nations que cette nouvelle forme de participation politique débattue à Tunis. Des personnalités très importantes comme José Maria Aznar, l'ancien président du gouvernement espagnol et Massimo d'Alema l'ancien vice-président du conseil des ministres italiens font partie des intervenants. Les travaux de ce 20e symposium seront clôturés aujourd'hui par un rapport final qui constituera un véritable document de travail pour tous les hommes politiques et chercheurs concernés par l'évolution prise par cette irruption qui n'est rien d'autre qu'une tendance vers la «mondialisation de la pratique politique». Où tout le monde marcherait au pas de l'oie. Riche et courageux débat, en effet, que le thème retenu pour l'édition 2008 de ce symposium.