Hormis les deux principaux accusés, H. Lakhdar, 31 ans, et B. Djillali, 32 ans, alpagués en possession de 93 kg de résine de cannabis, les autres prévenus ont réfuté les griefs retenus contre eux à travers des déclarations contradictoires. De fortes constitutions physiques, vêtus de vestons en cuir, de jeans et chaussures de sport, les principaux inculpés dans ce trafic de drogue se sont prêtés au judicieux jeu des questions réponses soumis par la présidente du tribunal sans tenter de tergiverser. « La drogue devait être entreposée à Oran pour une durée éphémère avant d'être convoyée vers Constantine où d'autres personnes étaient chargées de la fourguer », déclare tout de go à la barre H. Lakhdar, qui comparaissait le 4 mars devant la cour d'appel d'Oran aux côtés de ses six coaccusés. Considéré comme étant la tête pensante de ce réseau, cet accusé stoïque ne laisse paraître aucune émotion sur son visage au teint mat bien que sachant qu'il encourait une lourde peine de prison. Très à l'aise devant le prétoire, B. Djillali, son coïnculpé, a tenu en substance les mêmes déclarations avec un sourire narquois sur les lèvres. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, H. Lakhdar et B. Djillali ont été interceptés à bord d'une Renault Kangoo, spécialement aménagée pour le transport de drogue, dans laquelle les forces de sécurité ont découvert près de 93 kg de kif traité découpé en plaquettes. Les deux narcotrafiquants notoires ont été interpellés le 2 avril 2008 dans un parking situé au faubourg St Antoine. Leurs cinq complices ont été arrêtés quelques heures plus tard dans un café au quartier de Maraval. En première instance, les sept accusés ont été condamnés chacun à une peine de 15 années de prison ferme par le tribunal du pôle pénal spécialisé d'Oran. Leurs avocats ont interjeté un pourvoi et ils étaient rejugés par la cour d'appel. Contrairement aux deux principaux accusés, le reste des inculpés a tenté de minimiser son implication dans ce trafic de drogue en invoquant notamment la torture. « Ce n'est pas ce que vous avez déclaré lors des différentes étapes de l'enquête judiciaire », fait remarquer la présidente à l'un d'eux, B. Houari en l'occurrence, un grand brun au visage en lame de couteau, qui donne des signes d'excitation. « On m'a arraché des aveux sous la torture », argumente-t-il. Le représentant du ministère public a mis en évidence les contradictions relevées dans les déclarations des accusés avant de conclure son réquisitoire en requérant le maintien des peines initiales prononcées en première instance. Au terme des délibérations, la cour d'appel à condamné chacun des deux principaux accusés à une peine de 15 ans d'emprisonnement. Les cinq autres inculpés ont bénéficié d'un allégement de leurs peines de prison qui ont régressé de 15 à 10 ans.