Chef-lieu de la commune de Yatafen, la petite localité de Souk El Had est de création récente. Implantée sur les rives de l'oued El Djemâa, de part et d'autre de la RN71, menant vers Béni Yenni, elle semble coincée dans une des courbes de l'oued qui la longe sur un kilomètre environ. Deux ponts, dressés aux deux extrémités, lui permettent de briser l'isolement en reliant Aïn El Hammam par le nord ou Tizi Ouzou par le sud. Bien que disposant d'un service de voirie qui évacue les ordures ménagères vers la décharge des Ouacifs, le chef-lieu, tout comme ses alentours, est loin d'être un modèle de propreté. La rivière (oued El Djemâa) qui le longe de part en part, reçoit quotidiennement des détritus que des personnes indélicates y déversent sans aucun égard à la nature. Le voyageur de passage ne peut s'empêcher de jeter un coup d'œil vers la rivière et les berges. Le spectacle qui s'offre à ses yeux est des plus désolants. Les deux côtés du pont sont devenus un véritable dépotoir où s'entassent ordures ménagères et autres détritus. Le long des berges, l'herbe verte laisse peu à peu, la place aux gravats que des constructeurs inconscients, déposent sans gêne. Les amas de déchets provenant des chantiers, mêlés aux détritus, agressent la vue dès l'entrée de l'agglomération. Si en cette période, les nombreuses crues arrivent à nettoyer le lit de la rivière, en été le mince filet d'eau qui y coule, de couleur noirâtre, ne laisse planer aucun doute sur son origine. « Les fosses septiques et de séchage qui doivent filtrer les eaux usées, n'ont jamais été nettoyées », indique un habitant, outré de voir la rivière, polluée par tant de rejets. Une station de traitement est tout indiquée puisque les autres moyens mis en œuvre, ont montré leurs limites. Il est loin le temps où, durant les vacances d'été, les enfants se confectionnaient des bassins pour la baignade le long de l'oued.