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Lumière divine à l'origine des civilisations
Publié dans El Watan le 18 - 02 - 2006

A travers cet article, nous tenterons de mettre en évidence le fait que le progrès des connaissances scientifiques et technologiques des sociétés développées n'est autre que le résultat et le prolongement des découvertes fondamentales, germe de toute civilisation. Celles-ci ne sont pas l'œuvre de l'intelligence, mais elles sont l'œuvre de la lumière divine : un phénomène qu'on désignait autrefois sous le nom d'inspiration. Cette position choquerait probablement, il va sans dire, plus d'un esprit cartésien, esprit exclusivement centré et fermé sur les causes. Mais nous pensons que la matière même de cet article et son développement apporteraient cette affirmation, du moins, nous le souhaitons.
Le drame de chaque société sous-développée est essentiellement d'ordre civilisationnel. Le peuple algérien ne pourra ni comprendre ni encore moins résoudre son problème tant qu'il n'aura pas analysé en profondeur les phénomènes en cause du rôle joué par la science et la technologie dans la croissance économique et dans son action sur l'évolution générale de la société, autrement dit, tant qu'il n'aura pas pénétré le mystère qui a enfanté la civilisation occidentale.
Le drame algérien n'est-il pas similaire à la djahilia ? C'est-à-dire l'«ignorance», le paganisme qui a régné en Arabie avant l'Islam. Cependant, la djahilia n'était pas pauvre en technique littéraire, les plus grands noms des lettres arabes sont de cette époque. Elle demeure quand même la djahilia, l'ignorance par excellence parce que le verbe arabe ne contenait que des mots étincelants mais vides de tout germe créateur (1).
L'Algérie d'aujourd'hui manque-t-elle de brillants scientifiques, aussi bien dans les sciences de l'ingénieur que dans les sciences sociales, formés dans les grandes universités occidentales ? Le peuple algérien ne souffre-t-il pas d'un mal du sommeil, dont il était affligé depuis de longs siècles ? Il y a bien lieu d'insister sur ce point et dire que ce n'est pas faute de moyens mais d'une simple carence d'idées claires. Pour remédier à cet état de fait, nous pensons avoir clairement proposé des éléments de réponse (2). Encore une fois, le changement sera possible seulement quand nous réaliserons son absolue nécessité. Qui n'aura pas compris cela n'aura rien compris au verset coranique «Dieu ne change pas l'ordre social d'un peuple sans que ceux qui composent ce peuple ne changent ce qui est en eux» (3).
Au niveau mondial, aujourd'hui la science et la technologie occupent dans la vie des sociétés développées et les sociétés émergentes une place de plus en plus considérable et centrale. En accélération constante depuis le milieu du XIVe siècle, le progrès des connaissances scientifiques et technologiques a jeté, depuis quelques années, le monde occidental dans une période de mutation profonde baptisée tour à tour «révolution scientifique et technique», «troisième révolution industrielle», «révolution de l'intelligence», et maintenant «révolution des technologies de l'information et de la communication».
Profonde, cette mutation l'est d'abord au plan quantitatif : le volume représenté par les activités de la recherche et du développement dans les pays développés et leur poids dans la vie économique sont de plusieurs ordres de grandeurs supérieures à ce qu'ils étaient à la fin du XIXe siècle.
Plus de trois millions d'articles scientifiques sont publiés chaque année dans les revues spécialisées, et l'on peut dire sans craindre de beaucoup se tromper que plus de 90% de tous les chercheurs, savants et scientifiques ayant travaillé depuis les débuts de l'histoire humaine sont aujourd'hui vivants.
Le bouleversement auquel nous avons eu affaire est toutefois essentiellement un bouleversement qualitatif : la deuxième révolution industrielle, celle du XIVe siècle, avait conféré à l'homme la capacité d'agir physiquement sur son milieu à une échelle jamais atteinte auparavant. Le moteur (à vapeur, à explosion) prolongeait les possibilités d'action physique du corps humain, les produits de la troisième révolution industrielle se situent pour l'essentiel sur un autre plan : ils relaient et matérialisent dans des dispositifs extérieurs à lui-même les capacités intellectuelles de l'homme. Parallèlement, ils étendent ses possibilités d'action dans des proportions inimaginables, il y a cent ans, en le mettant en situation d'intervenir au cœur même de la matière et de la vie : les connaissances sur lesquelles ils s'appuient se situent en effet dans le prolongement des découvertes fondamentales opérées dans ce double domaine depuis la construction du premier modèle de l'atome par Niels Bohr et la découverte du code génétique par Watson et Crick. Ensuite, fut la découverte de l'effet transistor à semi-conducteur à la fin des années 1940 du siècle dernier par Brattain et Bardeen de Bell Labs qui révolutionnera les économies et les sociétés des pays de l'OCDE ainsi que les nouvelles économies industrielles d'Asie (4).
Il est certain que les grandes découvertes ne sont pas l'œuvre de l'intelligence seule. Les savants de génie, outre le pouvoir d'observer et de comprendre, possèdent d'autres qualités dont l'intuition et l'imagination créatrice. Par l'intuition, ils saisissent ce qui est caché aux autres, ils perçoivent des relations entre des phénomènes en apparence isolés, ils devinent l'existence du trésor ignoré. Tous les grands hommes sont doués d'intuition. Ils savent sans raisonnement et sans analyse ce qu'il leur importe de savoir. Un grand savant s'oriente spontanément dans la direction où il y a une découverte à faire. C'est ce phénomène qu'on désignait autrefois sous le nom d'inspiration. Dans la vie ordinaire comme dans la science, l'intuition est un moyen de connaissance puissant, mais dangereux. Il est difficile parfois de la distinguer de l'illusion. Ceux qui se laissent guider par elle sont exposés à se tromper. Elle n'est pas toujours fidèle. Seuls les grands hommes ou les simples au cœur pur peuvent être portés par elle sur les hauts sommets de la vie mentale et spirituelle. C'est une faculté étrange. Saisir la réalité sans l'aide du raisonnement nous parait inexplicable. Maintenant, nous pouvons répondre à l'homme de science qu'est le docteur Alexis Carrel que cette faculté de saisir la réalité n'est que divine (5).
Nous croyons qu'il n'est pas arbitraire de tirer cette conclusion en se référant au mystique El Ghazali (6), il y a huit siècles avant, illustre ce phénomène d'inspiration à travers ce verset «dont l'huile brillerait sans même qu'un feu la touche. Lumière sur lumière». Il écrit : «Surgit dans l'âme des vérités des réalités sans apprendre, et cela est semblable aux prophètes, il leur est éclairé des choses ambiguës sans apprendre et écouter qu'on exprime par l'inspiration», ce qui nous laisse penser que le docteur Alexis Carrel s'en est inspiré. Pour le croyant, une pareille affirmation ne représente rien d'autre que l'interprétation historique, l'illustration par le concret de cette parole de l'écriture «Au commencement, il y avait le verbe».
En Arabie, par exemple, il n'y avait rien à la veille du Coran. Mais dès l'instant où l'esprit descendit au Ghar Hira, comme jadis sur le Mont de Sinaï et sur les eaux du Jourdain, une civilisation était née comme si elle eut été toute contenue dans le premier mot du Coran ce «Lis» impératif qui bouleversa l'analphabète de la Mecque, et par lui le destin du monde entier.
Dès cet instant, en effet, l'obscur peuple d'Arabie devait faire un bond prodigieux sur la scène de l'histoire, au premier plan de laquelle il demeura des siècles durant. Il est remarquable que ce bond n'ait pas été le fait de savants émérites ou de virtuoses politiciens, mais celui des gens simples, un berger comme Moussa, un ouvrier charpentier comme Jésus, un petit caravanier illettré, comme Mohammed (QSSSL), pour apporter un message à des milliers d'hommes simples, dans leur langage, à leur niveau de compréhension et capable de bouleverser la vie des hommes (7).
Aujourd'hui, la science et la technologie ont mis, en effet malgré nous, le monde dans un état de fédéralisme avec une économie mondiale dynamique et interdépendante, à un moment où des idées périmées y maintiennent les ferments de discorde et de conflit. Tout laisse présager l'établissement ultérieur d'un marché commun international, prélude à une communauté économique mondiale. Dès lors, on ne parlera plus de confrontation des civilisations, mais plutôt de leur réconciliation autour d'une civilisation. Une civilisation dont la finalité est que chaque société demeure elle-même tout en ayant progressé au rythme du monde et solidairement avec lui en conformité avec l'esprit même des deux versets coraniques «Tous les hommes constituent une même communauté» (8) et «Nous avons fait de vous des peuples et des tribus (différents) afin que vous vous connaissiez» (9). Notre état d'esprit, encore une fois aux uns et aux autres, est que nous ne sommes pas forcés de gagner, mais nous devons être sincères. Nous ne sommes pas forcés de réussir, mais nous devons vivre en conformité avec la lumière qui est en nous. Et il nous appartient d'opposer aux ténèbres croissantes la ferveur d'une clarté, d'attiser la confiance, de propager cette lumière modeste et résolue, tâche d'homme et de femme. Car la vérité est incontournable, la peur peut la rejeter, l'ignorance la retarder, la malveillance la déformer, mais elle reste ce qu'elle est et finira par jaillir.
Références :
– 1) Les conditions de la renaissance
M. Bennabi, édition S.E.C., 1992
– 2) «Science et technologie : la nécessité absolue d'un changement d'orientation stratégique»
El Watan, 1 février 2006
– 3) Sourate VIII, Verset 53
– 4) La politique de recherche et de développement technologique de la Communauté européenne
M. Andre-Documentation européenne 1988
– 5) L'homme cet inconnu, p.141
docteur. A. Carrel, prix Nobel de médecine, Paris Librairie Phon, 1935
– 6) Ihya ouloum din, Mektaba Asria, tome I, p.122, Beyrouth Abou Hamid Mohammed El Ghazali (1058-1111)
– 7) L'Islam vivant R. Garaudy, La maison des livres8) Sourate II, Verset 213
– 9) Sourate XLIX, Verset 13


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