Mohamed Saïd a décidé de se battre. Une année après la création de son parti, le PLJ, l'ancien candidat malheureux à l'élection présidentielle d'avril 2009 lutte toujours pour obtenir un agrément du ministère de l'Intérieur.Une année après la déclaration officielle de la création du Parti de la liberté et de la justice, son secrétaire général, Mohamed Saïd, a convoqué, hier, la presse pour dénoncer ce qu'il qualifie de «violation de la Constitution» qui garantit la création de partis politiques. Il a accusé le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, de piétiner les lois de la République. «Le ministre de l'Intérieur a affiché à notre égard une attitude de mépris», a accusé le conférencier. «Le ministre de l'Intérieur agit comme bon lui semble, comme s'il n'avait de compte à rendre à personne. Cela doit cesser», a-t-il encore pesté, tout en reprochant à la classe politique de se taire «devant la persistance de l'Etat de non-droit». Cela dit, Belaïd Mohand-Oussaïd (son vrai nom) a rappelé les différentes péripéties vécues depuis une année par son parti. Pour faire entendre sa voix, il a indiqué avoir adressé des correspondances à tous ceux qui pouvaient porter la revendication de son parti à obtenir un agrément. Ainsi, les deux chambres du Parlement et leurs commissions, le Premier ministre, le Conseil constitutionnel, les partis politiques agréés et même les organisations de défense des droits de l'Homme ont été saisis. «Personne dans les institutions concernées de l'Etat ou dans les partis politiques et les organisations des droits de l'Homme ne peut prétendre ignorer la question du PLJ. L'opinion publique est prise à témoin», a encore estimé Mohamed Saïd, qui s'adresse essentiellement au Premier ministre qu'il accuse de ne pas user de ses prérogatives aux fins d'appliquer «les lois et règlements». Il reproche également à Ahmed Ouyahia de ne pas mettre en pratique le programme du président de la République. «Le chef de l'Etat n'a pas dit, dans sa campagne électorale, qu'il s'opposait à la création de nouveaux partis politiques. On doit donc s'en tenir à son programme», a-t-il encore estimé, tout en rappelant que le Premier ministre est tenu de s'astreindre au programme du Président. Mohamed Saïd a néanmoins annoncé que seul le MSP lui a formulé une réponse. Cela ne dissuade pas l'ancien diplomate. «Je ne vais pas abdiquer», a-t-il lancé, tout en précisant que son combat se poursuivra de façon pacifique et légale. La prochaine étape ? Le secrétaire général du PLJ a précisé qu'il donnera plus de temps aux institutions déjà saisies avant de s'adresser directement à elles. «Celui qui ne voudra pas me recevoir est libre de le faire», a-t-il encore dit, avant de préciser que, s'il ne reçoit aucune réponse favorable, il saisira le président de la République «garant de la Constitution». Et s'il n'obtenait rien du chef de l'Etat ? «Nous nous réunirons pour prendre une décision en fonction de la situation», a-t-il précisé. A. B.