Le bon compte est enfin trouvé ! Et il a été annoncé à l'avant-veille du coup d'envoi de la campagne électorale. Le corps électoral « mesure » ainsi près des deux tiers de la population algérienne, estimée à 34,4 millions d'habitants en 2008. Plus exactement « 20 millions et 623 608 électeurs dont 941 455 immigrés sont inscrits sur les listes électorales », a indiqué hier Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Avant la révision entamée le 15 janvier 2009 et terminée le 19 février de la même année, le corps électoral était, selon le ministre de l'Intérieur, de 19 597 239 électeurs, dont 927 947 inscrits à l'étranger. Au total, M. Zerhouni parle d'une évolution du corps électoral de 1 615 098, dont 27 620 nouveaux électeurs au niveau de l'émigration. Les nouveaux chiffres du ministre de l'Intérieur font état de 431 516 nouveaux inscrits, 356 615 cas de changement de résidence et de 119 611 radiés des listes pour cause de décès. A première vue, on remarque une importante augmentation du nombre d'inscrits par rapport à la dernière compétition électorale en date, à savoir les élections locales du 29 novembre 2007. Ce scrutin avait vu l'inscription de 18 446 627 personnes sur les listes électorales. De cette élection à janvier 2009, soit en 13 mois, le nombre d'inscrits a, en effet, augmenté de plus de deux millions. Ce qui est énorme ! Cela apparaît bien plus clairement lorsque l'on compare la taille du corps électoral de la précédente élection présidentielle (2004) à celle des locales de 2007. Le corps électoral est, en effet, passé de 18 094 555 électeurs en 2004 à 18 446 627 en 2007. Cela représente une augmentation de 35 2072 inscrits en presque quatre ans (avril 2004-novembre 2007). Soit une évolution cinq fois inférieure à celle enregistrée de novembre 2007 à janvier 2009. A partir de là, on peut dire que le corps électoral vient d'enregistrer son « pic » à la faveur de cette élection de 2009. Ce n'est pas tout. Le ministre de l'Intérieur indique l'ouverture de 7526 nouveaux bureaux de vote, portant ainsi leur nombre de 39 624 à 47 150. Parmi ces bureaux, 243 sont itinérants. Une manière pour l'administration de rendre l'urne « facilement accessible » de sorte à récolter toutes les voix possibles. Les chiffres de M. Zerhouni sont parlants.