Le président de la section ordinale régionale des pharmaciens de la région de Constantine (SORP), regroupant aussi les wilayas de Mila, Jijel et Mila, a révélé lors de l'émission radiophonique Forum que des pharmaciens se sont spécialisés dans le commerce illégale des médicaments en introduisant des produits interdits et non contrôlés dans des cabas par la frontière avec la Tunisie. Pour Kamel Baghloul, le conseil de l'ordre des pharmaciens a saisi toutes les autorités concernées pour mettre un terme à ce fléau qui commence à prendre des proportions alarmantes, menaçant sérieusement la santé des malades. « Des médicaments comme l'insuline, les psychotropes et même les dérivés du sang sont acheminés et vendus illégalement sans passer par le moindre contrôle », a-t-il déclaré. En dépit d'un arsenal de lois, le marché du médicament demeure toujours caractérisé par une anarchie totale, notamment en matière d'importation et de contrôle de produits aussi sensibles. « L'absence de contrôle des médicaments génériques à travers des tests de bioéquivalence avant de procéder à leur importation a toujours favorisé la commercialisation d'une panoplie de produits qui ne sont pas toujours efficaces », a noté Kamel Baghli, qui insistera sur le rôle à jouer par les entreprises nationales de production de médicaments, appelés à passer à une cadence supérieure pour couvrir les besoins du marché local suite aux mesures prises récemment par le gouvernement algérien, sans compter l'énorme travail de sensibilisation à réaliser en direction des médecins, des pharmaciens et surtout des malades pour privilégier beaucoup plus la consommation des médicaments et produits fabriqués localement par les entreprises nationales, qui ne manquent ni de technicité ni de savoir-faire, malgré une concurrence déloyale des firmes étrangères installées en Algérie.