Slim Sadki, notre journaliste à El Tarf, a été présenté hier au juge du tribunal de Dréan pour répondre d'une accusation un peu spéciale, celle d'outrage à fonctionnaire, émanant encore de la direction de l'éducation. Les faits remontent à janvier 2008, lors des manifestations nationales des élèves de terminale pour l'allégement de leur programme – qu'ils ont obtenu. Notre journaliste, qui interrogeait des élèves et leurs parents à l'extérieur du lycée de Ben M'hidi, s'est accroché avec le censeur, car ce dernier essayait d'intimider les élèves pour les empêcher de parler. Il a été jusqu'à s'en plaindre aux policiers pour éloigner le perturbateur. Puis il s'est rendu à l'intérieur de l'établissement pour avoir, de ce même censeur, dans son bureau, les informations de l'administration sur la grève. Notre journaliste a eu à dénoncer plusieurs affaires scandaleuses qui impliquent la direction de l'éducation, dont certains de ses agents ont été écroués et même son directeur, qui a été placé sous contrôle judiciaire pour des affaires liées à celle de l'ex-wali d'El Tarf, toujours pendante devant la Cour suprême. Ce n'est plus l'arme de la diffamation qui a été brandie cette fois contre notre correspondant, qui a agi en professionnel, mais celle de l'outrage, s'il en est. L'audience a été reportée à la demande de l'avocat d'El Watan.