Dans un communiqué transmis hier à la rédaction, le Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar) a dénoncé le licenciement abusif de quatre commandants de navire par la direction de la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN). Selon le secrétaire général, M. Zermoun, les officiers congédiés sont coupables de révélations fracassantes sur le naufrage du Béchar avec une dizaine de marins à bord et l'échouage du Batna, en novembre dernier, à la veille de l'Aïd. “Par ces décisions arbitraires et abusives, M. Koudil (le P-DG de la Cnan, ndlr) franchit un pas de plus dans la polémique qui l'oppose à la section syndicale et montre ses intentions délibérées de faire taire toute voix qui ne le caresse pas dans le sens du poil”, s'indigne le signataire du communiqué. Il rappelle que les commandants, en l'occurrence MM. Lakel, Chabani, Benrabia et Berrazouane, ont animé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont fait état “des conditions de navigabilité défaillantes des deux navires ainsi que des rapports adressés aux différents responsables de la Cnan Group qui sont restés sans suite”. Une grande controverse est née au lendemain des deux catastrophes maritimes. Si la direction de la compagnie a mis en avant les difficultés climatiques qui ont entraîné le naufrage du Béchar et ont empêché les opérations de secours, les marins d'abord à titre individuel, puis par le biais de leur syndicat ont levé le voile sur un certain nombre de manquements, dont le maintien des équipages à bord des navires susmentionnés, alors qu'ils étaient en rade depuis belle lurette, ainsi que la négligence de l'importance du bulletin d'alerte de l'office de météorologie. Prenant l'opinion à témoin, le Snommar s'élève contre “les tentatives du P-DG et de ses conseillers de sacrifier sur l'autel de leurs intérêts étroits des officiers, dont le seul souci reste la quête de la vérité sur les causes de la tragédie et la sauvegarde de la mémoire des collègues qui ont péri dans le naufrage”. Par ailleurs, il dénie au premier responsable de la Cnan le pouvoir de procéder à de tels licenciements “en violation flagrante des lois régissant le droit du travail et de l'activité syndicale”. Les suites de cette affaire seront à l'ordre du jour d'une rencontre avec les journalistes, prévue lundi prochain, au siège du syndicat à Alger. S. L.