Le candidat Moussa Touati estime que la presse est sous le joug des tenants du pouvoir et promet de la libérer de sa « dépendance ». Parce que pour le président du FNA, les journalistes se font dociles pour échapper aux procès en diffamation. « Le journaliste a-t-il le droit d'accès aux sources d'information ? Bien sûr que non et cela le pousse à recourir à la rumeur », a-t-il déclaré, lundi, lors d'un meeting tenu à la petite salle de la maison de la culture de Béjaïa. « Nous libérerons la presse », a-t-il promis. « Nous lui défendrons seulement de toucher à l'unité nationale et aux intérêts de la nation, pour tout le reste elle est libre », précise M. Touati qui se réfère à l'expérience américaine. « Vous avez vu ce qui est arrivé à Nixon ? C'est un journaliste qui a changé le sort de l'Amérique », étaye-t-il, en référence à la démission du président américain après l'affaire du Watergate, sans promettre, toutefois, de vouloir aller jusqu'à calquer le schéma américain sur la presse nationale. Il promet cependant de démonopoliser la publicité étatique et, par ailleurs, de « construire la langue amazighe dans un cadre unitaire et scientifique » et de faire la rupture avec le système. « Moussa Touati a exhorté la population de Béjaïa à ne pas répondre au mot d'ordre de boycott. » « Si l'on ne vote pas, ils continueront à nous gouverner et à corrompre », explique-t-il en critiquant le président candidat pour avoir puisé du Trésor public pour mener campagne pour un troisième mandat. « De quel droit a-t-on effacé les dettes des fellahs ? C'est l'argent du peuple », a-t-il martelé en s'adressant à Bouteflika : « Chkoune n'ta ? » (Qui es-tu ?). Le candidat du FNA partage le constat que la Kabylie n'a pas eu sa part de développement : « De quoi a bénéficié Béjaïa depuis 10 ans ? Qu'a-t-on fait à Tizi Ouzou ? Rien. Il y a des projets utopiques. » « Partez ! Nous vous pardonnons ce que vous avez volé », a lancé M. Touati, avant d'appeler la jeunesse à « relever le défi » et à faire « la révolution des urnes pour imposer le changement ». Le candidat du Front national algérien (FNA) à l'élection présidentielle du 9 avril, Moussa Touati, a appelé, lors d'un meeting animé hier à Sétif, le peuple algérien à soutenir son programme, lequel prône un changement radical. « La neutralité de l'administration est un leurre » « Le programme du FNA vise précisément la consécration de la volonté populaire », a ajouté l'intervenant, relevant que le temps était venu pour que « le peuple algérien reprenne son destin en main et passe de la situation de gouverné à celle de partenaire. On ne doit pas oublier la manière avec laquelle le pouvoir actuel a modifié la Constitution ». Evoquant par la suite le thème de la jeunesse, le candidat du FNA a affirmé que dans son programme, la priorité est donnée aux jeunes qui constituent 70% de la société, en instaurant un système socioéconomique qui assure l'égalité sociale et les droits fondamentaux du citoyen. « Nous allons œuvrer pour que notre jeunesse soit une alternative à la main-d'œuvre étrangère qui coûte six fois plus chère que l'ouvrier algérien. L'importation de cette main-d'œuvre étrangère, qui demeure la cause principale de l'exclusion de notre jeunesse, n'ayant d'autre alternative que de prendre la mer, doit cesser. Les concepteurs de cette politique, qui fait appel aux multinationales, ne veulent ni plus ni moins que blanchir l'argent mal acquis. Ces pratiques sont considérées comme du vol et des détournements de deniers publics », a-t-il ajouté. Moussa Touati a clôturé son discours en lançant un appel pour une participation massive au vote du 9 avril 2009. « Même avec un bulletin blanc, on va pour barrer la route à la fraude », précise le numéro un du FNA, qui n'a pas manqué l'occasion pour égratigner l'administration : « Il ne faut pas se leurrer, l'administration qui se met derrière un candidat n'est pas neutre, d'autant plus que les moyens de l'Etat sont à la disposition de celui-ci. » Kamel Beniaiche, Kamel Medjdoub