Nasrallah a également averti que les troupes israéliennes «subiront de lourdes pertes si elles s'aventurent à tenter une incursion terrestre sur le sol libanais», tout en promettant «le renforcement du combat au Sud-Liban et des surprises». Au neuvième jour de guerre contre le Liban, le chef du Hezbollah a précisé que la confrontation entre ses combattants et les militaires israéliens «n'est en fait qu'un début», tout en niant catégoriquement l'élimination de 50% de sa logistique, comme cela a été annoncé par l'Etat hébreu. Pour lui, la participation des navires de guerre aux derniers bombardements de Beyrouth-Sud n'a pas eu lieu, tout simplement parce que les bâtiments de guerre ont été éloignés de la côte de plusieurs kilomètres après que l'un d'eux a été endommagé par les tirs de roquettes, durant les débuts des attaques contre le Liban. A propos des deux soldats israéliens enlevés par le Hezbollah, Nasrallah a déclaré qu'ils ne seront libérés que «dans le cadre de négociations indirectes pour un échange d'otages», entre les deux parties, par «l'intermédiaire» du gouvernement libanais. «Israël exécute un projet qui dépasse le contexte des otages et le Liban fait face à une opération militaire qui prendra du temps selon l'évolution sur le terrain et la situation interne à l'Etat hébreux», a-t-il ajouté. Il a affirmé que l'ensemble des membres du gouvernement libanais était au courant de l'enlèvement des deux soldats, affirmant avoir participé à un conseil, au cours duquel il avait informé de la décision de prendre en otages des soldats israéliens dans le but de faire libérer les prisonniers libanais, citant comme exemple, le doyen de ces derniers Samir Al Kantar. «Aucun des membres du gouvernement n'a exprimé son désaccord au sujet de cette question lors de cette réunion qui a duré des heures. L'enlèvement des deux soldats n'est qu'un prétexte, puisque tout le monde sait que cette opération militaire était préparée depuis bien longtemps par Israël. Il fallait juste trouver l'opportunité (…) Israël veut à tout prix avoir sa place dans la prise de décision dans tout ce qui se fait au Liban, au même titre que la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Rien ne se fait au Liban sans l'accord de ces puissances (…) Nous ne combattons pas par procuration mais nous disons que notre échec ou victoire dans cette guerre aura une répercussion directe sur tout ce qui se passe dans la région», a-t-il déclaré. Nasrallah a averti les Américains en leur disant qu'ils «ne peuvent allumer le feu de la fitna entre les sunnites et les chiites, en grande partie» avec lui dans son combat contre l'armée d'occupation israélienne. Il a, par ailleurs, réfuté les thèses selon lesquelles, le mouvement de résistance fait le jeu des régimes syrien et iranien, expliquant que d'un côté la guerre contre le Liban «ne mettra pas fin à la volonté» de la communauté internationale à juger les auteurs de l'assassinat de Hariri et d'un autre elle «ne fera qu'affaiblir» l'Iran dans la région. «Je défie quiconque d'apporter des preuves sur des aides que nous aurions reçues des uns et des autres. Mais moi je peux vous donner des preuves sur ce que touchent certains responsables libanais de la part de puissances étrangères qui ont la mainmise sur la région. Il viendra le jour où nous allons demander des comptes (…) Une fois la crise terminée, il faudra que le gouvernement sache que nous irons aux négociations en position de force, en prenant en compte notre popularité et notre poids au sein de la société libanaise.» Nasrallah a beaucoup insisté sur le recul d'Israël par rapport à ses premières positions. «Du démantèlement total du Hezbollah, Israël est revenu sur ses déclarations pour parler de son désarmement seulement et maintenant il veut uniquement éloigner notre mouvement le plus possible de la frontière libanaise.»