« Nous avons un objectif de réaliser 30% de notre production en dehors de l'Algérie durant la prochaine décennie », a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, au Financial Times. Dans un article publié dans l'édition du jeudi 20 janvier, le quotidien londonien des affaires écrit que « la compagnie pétrolière Sonatrach veut augmenter sa production de pétrole en dehors de l'Algérie pendant la prochaine décennie de la même manière que les compagnies internationales espèrent renforcer leur présence en Algérie ». « Nous avons d'ici à 2015 pour objectif d'avoir 30% de notre production en provenance de l'extérieur et je pense que nous progressons bien dans cette direction », a déclaré Chakib Khelil au quotidien londonien. Financial Times rappelle que Sonatrach a entamé son expansion à l'international en prenant les intérêts dans le gisement gazier de Camiséa, au Pérou, en 2003. Citant le ministre, le journal indique que Sonatrach projette aussi d'augmenter sa production au Niger et en Mauritanie et dans des zones plus éloignées comme au Nigeria. En Asie, elle recherche des opportunités dans le raffinage et le commerce du pétrole. Le journal rappelle aussi que l'Algérie, en tant que deuxième exportateur de GNL dans le monde, a signé l'année dernière un contrat de 16 milliards de dollars avec British Petroleum pour exporter le GNL sur le terminal de l'Isle of Grain, dans le Kent, où Sonatrach est associée à 50%. L'Algérie est en train de mener une réforme dans le secteur de l'énergie pour augmenter la participation étrangère dans le développement de son domaine minier qui reste relativement inexploré en matière de réserves de pétrole et de gaz, écrit Financial Times. A ce titre, Sonatrach rejoint dans la liste les compagnies pétrolières d'Etat qui se déplacent à l'international pour concurrencer les groupes internationaux. Pour le ministre, « c'est une tendance qui a commencé il y a longtemps parce que, une fois que la compagnie est mûre..., ils essayent de voir s'ils peuvent être concurrents sur le marché international parce que c'est l'une des voies pour commencer à devenir plus efficaces ». « Ils développent également leurs ressources par la diversification et leurs approvisionnements et assurent l'approvisionnement de leur pays à long terme », a expliqué M. Khelil. Financial Times estime que la nouvelle loi sur les hydrocarbures est prévue pour être discutée par le Parlement vers la fin du mois de février. En matière de chiffres, le journal indique que Sonatrach investit 3 milliards de dollars par an au niveau national et 100 millions de dollars à l'international. Il estime que pour la prochaine décennie l'Algérie a besoin de 70 milliards d'investissements pour augmenter ses réserves qui sont actuellement de 11,3 milliards de barils de pétrole (mbj) et 160 TCF (environ 4560 milliards de mètres cubes). Actuellement, Sonatrach assure plus de la moitié de la production pétrolière quotidienne de l'Algérie, qui est de 1,3 mbj, ce qui la place dans les 20 principaux producteurs de pétrole dans le monde. Les réserves prouvées de gaz place l'Algérie parmi les 10 puissances gazières dans le monde, selon Financial Times. L'adoption de la nouvelle loi sur les hydrocarbures permettrait aux compagnies internationales (Amerada Hess, Anadarko, Burlington Ressources, GHP, ENI et CEPSA), qui produisent actuellement autour de 600 000 bj, de développer leur production et participer à l'objectif d'une production globale de 2 mbj que l'Algérie s'est fixés pour 2010.