Les recettes pétrolières devraient atteindre 30 milliards de dollars à la fin de l'année. «L'Algérie augmentera sa capacité de production à 1,5 million de barils par jour (mb/j) à compter de l'année prochaine», a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil dans un entretien accordé au quotidien El Hayat publié, hier, à Londres. Le ministre a ajouté que «les pouvoirs publics algériens font en sorte de porter cette capacité de production à 2 mb/j à l'horizon 2010». En outre, le ministre a indiqué que l'Algérie a adopté depuis 1999 une politique de développement de sa capacité de production estimée actuellement à 1,350 mb/j. D'autre part, Chakib Khelil a souligné que la politique de développement de découverte pétrolière adoptée par l'Algérie a permis la découverte de six gisements pour la seule année 2004, alors que la moyenne attendue pour les années à venir sera de dix découvertes par an. Ce qui devrait permettre à l'Algérie d'augmenter sa capacité de production, et par ricochet, ses réserves pétrolières à 2 mb/j d'ici à 2010. Ces nouvelles découvertes «induiront des investissements d'une valeur de 20 milliards de dollars au cours du prochain quinquennat, soit une moyenne de 4 milliards par an, dont 3 milliards pour la filière de production et d'exploitation de Sonatrach», a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines. En outre, le responsable a souligné que le pétrole et le gaz constituent 60% des recettes pétrolières, ajoutant que ces exportations gazières augmenteront de 62 milliards de m3 alors qu'elles sont actuellement de 85 milliards de m3. D'ailleurs, l'exploitation du champ gazier de In-Salah a débuté avec une production de 9 milliards de m3 alors que l'exploitation du gisement gazier de In-Amenas commencera l'année prochaine avec une production initiale de 9 milliards de m3. L'autre projet à mettre en oeuvre consiste en la réalisation d'un gazoduc et une unité de liquéfaction de gaz dans une zone distante de 300 km de Hassi-Messaoud pour lequel plusieurs sociétés étrangères ont soumissionné. Le ministre a, en outre, indiqué que la station de Skikda endommagée par une explosion sera restaurée totalement. Concernant la flambée des prix du brut et leur maintien à 40 dollars ainsi que leur répercussion sur l'économie nationale, Chakib Khelil a souligné que «l'Algérie enregistre les meilleures recettes pétrolières de son histoire» avant de préciser «cette année, elles devraient atteindre 30 milliards de dollars alors qu'elles étaient de 24 milliards l'année passée». Interpellé quant à l'impact de cette manne financière sur le plan de relance économique initié par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, le ministre a affirmé que ces ressources seront utilisées à bon escient afin de répondre favorablement aux besoins des citoyens, notamment dans le secteur de la santé, l'éducation nationale et le développement rural, qui commence à donner ses premiers résultats à travers les différents programmes d'aide aux agriculteurs. En outre, cette manne financière devra permettre la reconstruction d'habitations et d'infrastructures détruites par le terrorisme au cours de la dernière décennie pour permettre aux populations ayant fui leurs hameaux de se stabiliser de nouveau. Le responsable algérien a estimé, d'autre part, qu'au vu de la situation que traverse le monde, les cours du pétrole resteront à leur niveau actuel, aux alentours de 40 dollars et ce, jusqu'à la fin de l'année, en raison de la demande mondiale croissante, outre l'instabilité qui caractérise notamment l'Irak. Néanmoins, M.Khelil a préconisé un recul des prix dès l'année prochaine sans pour autant descendre en dessous de la barre des 30 dollars. Concernant les années à venir, les prix dépendront de la politique de l'Opep dans le traitement de développement des cours et de la stratégie adoptée par l'Arabie Saoudite, seul pays pouvant augmenter rapidement sa capacité de production.