Par ailleurs, l'on doit aider la Fédération des sports scolaires et universitaires à continuer d'organiser les championnats pour les collèges, lycées, centres et instituts de formation et universités. Aux Etat-Unis, les 3 championnats (collèges, lycées et université) sont de véritables institutions qui ont un engouement populaire extraordinaire. Cela était le cas en Algérie jusqu'à fin des années 1970. Enfin, les compétitions au niveau des villages et quartiers doivent être gérées par des associations de pratique sportive dans le cadre d'un championnat «cyclique». Il faut associer les autorités locales (APC, daïras – wilayas) et la société civile (associations et clubs) pour animer ces compétitions pendant les vacances scolaires. La création d'une Fédération des sports de masse avec des ligues spécialisées (football, basket-ball, handball, volley-ball et sports individuels) serait d'un grand apport à l'animation sportive de masse. Le MJS, pour pérenniser cette animation de quartiers et villages, doit entreprendre des actions en direction des ministères : de l'Intérieur, de l'Emploi et de la Solidarité, de l'Education, de l'Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle, de l'Energie et des Mines, afin de mener à bien l'animation sportive des jeunes. Pour le financement et l'encadrement de cette animation, des «accords-cadres» doivent être trouvés entre le MJS et les autres ministères, notamment ceux des Finances, de l'Energie ainsi que celui chargé des Sociétés de gestion de participations de l'Etat. Les sponsors publics et privés et la société civile doivent être impliqués dans l'organisation du «championnat villages et quartiers» qu'il faudrait institutionnaliser lors des vacances scolaires d'hiver, de printemps et d'été avec une «finale nationale» comme résultante. Quant aux aires de jeux, il y a lieu d'élaborer un véritable «plan d'équipement d'urgence» en classant les terrains par catégorie. Le MJS doit entreprendre une action auprès du ministère des Finances pour le financement, et ceux de l'Emploi et de la Solidarité nationale, de l'Habitat et des Travaux publics pour : 1. Aménager des aires de jeux dans les cités en accord avec les ministères de l'Intérieur et de l'Habitat. 2. Construire des stades dans les villages et les quartiers importants des villes à forte urbanisation toujours en accord avec les ministères de l'Intérieur et de la Solidarité. Pour les clubs des divisions I et Il, il faut envisager une action d'envergure entre le MJS et les ministères des Finances, de l'Intérieur, de l'Energie, et celui chargé des Sociétés de gestion de participations de l'Etat ainsi que les sponsors publics et privés pour rénover ou construire des stades appropriés pour l'épanouissement de la pratique sportive de haut niveau. Cela est vital pour le succès de relance. Ce «plan d'équipement d'urgence» est non seulement indispensable, mais essentiel pour la relance du football en particulier et du sport en général. 2- 3 A long terme D'ores et déjà, l'on peut penser à un plan de formation et sa réalisation : médecins, techniciens de santé, arbitres, entraîneurs, d'éducateurs et de joueurs pour l'horizon 2012, pour être prêts pour la coupe du Monde 2014, sur le même schéma que celui prévu pour le court et moyen termes mais avec beaucoup d'amélioration et d'intensité dans la formation et la préparation même s'il faut : «importer de l'expertise» pour ce faire… mais pour conseiller l'encadrement national uniquement ! Il faut compter sur l'encadrement national afin de pérenniser le travail de fond. A cet effet, il existe des universités et des institutions de sport dans beaucoup de wilayas qu'il faut exploiter à fond mais à bon escient et de façon scientifique et effective. Il faut les aménager, équiper et les faire encadrer par des enseignants et experts de haut niveau, nationaux et internationaux pour éduquer et former. Il faut qu'il y ait des échanges continus avec les pays de grande expérience dans la formation et la gestion du sport. Je pense que l'on a trop négligé cet aspect, surtout pour ce qui est du «management» des clubs, des ligues et fédérations. A-t-on une idée sur le fait de faire gérer par n'importe quel «quidam» une activité sociale aussi importante pour la jeunesse ? C'est le cas actuellement pour le «sport et la jeunesse» alors que notre pays est composé d'une majorité de jeunes ! Les penseurs, aussi bien en religion qu'en philosophie, ont mis l'accent sur l'importance d'un «corps sain» et il ne peut l'être qu'en pratiquant du «sport». Aussi, il est primordial de choisir des gens experts et sains pour gérer le sport et les activités de jeunes à tous les niveaux, et ce, dans tous ses aspects. Ce qui n'est guère le cas actuellement. Aussi, l'aspect le plus important est la santé du corps avec la prévention, la préparation, l'accompagnement et la guérison du sportif. Il faut des médecins, des kinés, des préparateurs physiques, des sociologues, des psychologues et des psychanalystes. Mario Zatelli, l'un des grands entraîneurs des années 1950-1960, a dit : «Le foot, c'est 10% de technique et 90 de psychologie.» C'est connu, nos équipes nationales ont souvent manqué de «flux psychique» lors des compétitions. Par ailleurs, n'oublions pas d'associer les pères et mères de famille, les grands frères et sœurs pour sortir notre sport en général et le football en particulier de la violence qui le caractérise. Il est actuellement tenu en «otage» par des «bandes de jeunes» et je ne veux pas pas utiliser des termes dégradants et inhumains pour les nommer. La Grande-Bretagne a bien réussi à le maîtriser avec des encadreurs et accompagnateurs éduqués de façon saine. Il faudra mettre en place des moyens audiovisuels dans les stades importants du pays pour surveiller. Ce sera un travail de longue haleine, mais indispensable afin de relancer sainement le sport en général et le football en particulier. 3- Support d'action La relance du sport en général et le football ne peut se faire sans un encadrement de qualité et d'un réaménagement des ligues de wilaya et des fédérations. Une restructuration de ces organisations est vitale pour une vraie relance, ainsi qu'un «management moderne» de l'activité sportive et surtout le football où des flux financiers importants circulent. 3-1. Encadrement Comme pour les autres secteurs d'activité économique et sociale, l'encadrement national a été marginalisé également dans le secteur de la jeunesse et des sports. Certains croient en la supériorité des étrangers, oubliant les sportifs algériens qui ont brillé avant l'indépendance dans les clubs français et qui ont dignement représenté le pays durant les années de lutte pour la libération. Il est incompréhensible de délaisser un tel gisement de compétences et d'expériences pour recruter ailleurs un encadrement qui n'a rien prouvé sur le terrain et sur leur sol national. Certes, l'on peut recruter des experts de l'extérieur, mais pour conseiller, duquer et former, et non pas, pour encadrer pour des raisons psychologiques et d'efficacité. Seuls les cadres nationaux sont en mesure de comprendre la mentalité de nos sportifs. En effet, les plus grands entraîneurs ont toujours privilégié le «mental» sur le «technique», qui n'est pas bien sûr à négliger. Si on veut relancer sur une base durable notre sport et notamment le football, il faut compter sur nos cadres nationaux d'abord. On peut les perfectionner par des «cycles de formation continue». L'on peut les organiser avec les Fédérations internationales si l'on estime qu'il y a un besoin de «mise à niveau» comme pour les autres activités socio-économiques. En tout état de cause, il faut compter d'abord sur nos cadres si l'on veut réellement réussir la relance du sport et du football en particulier. Il existe au pays des ressources humaines de qualité, mais il faut leur faire confiance et sur une longue durée ! C'est à cette condition seulement que le succès sera au rendez-vous. Le résultat positif «cocotte-minute», comme en cuisine, n'existe pas dans les activités où l'humain et le temps sont les l'élément essentiels. Et le sport en est le cas. 3-2 Réaménagement Revoir les structures administrant le sport et le football en particulier est plus que nécessaire pour une vraie relance sportive sur une base durable et progressive. Si l'on veut repartir sur des fondements sains, il faudra organiser tout d'abord des élections au niveau de la wilaya, des régions et au niveau national. Cela nous donnerait des fédérations et des ligues régénérées. Il faudra pour la suite que le MJS dégage des moyens humains et financiers pour aider à gérer quotidiennement ces ligues. Si l'on veut relancer le sport, un intérêt vital doit être porté sur la Fédération des sports scolaires et universitaires. Elle doit être renforcée. Il devrait y avoir des ligues en son sein s'occupant chacune d'une discipline précise selon les capacités et les engagements des wilayas et régions. En un mot, au sein de la Fédération des sports scolaires et universitaires, il faudra organiser des ligues scolaires. Par ailleurs, en plus de la restructuration de cette fédération, il faudra réformer la ligue nationale qui s'occupe essentiellement du football professionnel. Aussi, j'estime essentiel l'organisation d'une ligue de football amateur. Ainsi, la fédération prendrait le nom de Fédération nationale de football (FNF). En effet, il faut que les choses soient claires, car les idéaux et les intentions sont différentes quand on s'occupe… «bénévolement», comme c'est le cas des «petites divisions», et… «pécuniairement», comme c'est le cas pour les «Divisions I et Il et régionale». En plus, il y a lieu de créer un organe pour statuer sur les litiges entraîneurs, joueurs professionnels et clubs ainsi que pour protéger les intérêts des petits clubs, surtout ceux qui forment et éduquent. Enfin, la direction technique nationale du football doit être autonome, possédant des moyens humains et financiers adéquats à la hauteur de nos ambitions. Elle aura à sa disposition un collège national des entraîneurs, des directions techniques régionales à régénérer. 1. Auprès des émigrés en Europe avec siège en France, 2. Auprès de chaque région du pays (Est, Ouest, Sud-Est, Sud-Ouest, Centre). Une direction technique nationale pour le corps arbitral est souhaitable pour des raisons d'étique et de technique. Cela renforcerait ce corps qui connaît trop d'influences et de tentations. Il faut le mettre à l'abri du besoin. Aussi, sa gestion doit être autonome bien que sous contrôle de la Fédération, non pas du ministère de tutelle, mais celui de la justice. Il faudra la déconcentrer au niveau des régions pour que la gestion des arbitres soit plus souple. Les médecins et praticiens du sport (psychanalystes, psychologues, kiné, techniciens de la santé, etc.) doivent être organisés également. Cela est plus que nécessaire pour une bonne prise en charge de la santé du sportif sur des bases modernes. L'autonomie de gestion est plus qu'indispensable. 3-3 Management moderne Actuellement, la gestion des ressources (humaines, financières et matérielles) des clubs et autres institutions (ligues et fédérations) est plus qu'archaïque. La mise en place d'une gestion moderne basée sur des systèmes modernes (trésorerie, matériel, et moyens humains) avec introduction de l'informatique est plus que chose due ! La création d'un système d'information automatisé est nécessaire avec l'accès à l'lnternet et l'organisation de l'intranet entre différentes structures (MJS, fédérations, ligues, directions techniques, clubs). La mise à niveau de la gestion de toutes les structures est nécessaire pour y introduire la modernisation ainsi que des systèmes et procédures selon des normes internationales. La formation et le recyclage doivent être organisés afin de rendre réelle cette modernisation indispensable pour une gestion efficace et saine des moyens humains, matériels et financiers. Bien plus, il est vital d'introduire un module de gestion en économie du sport au niveau des universités et instituts supérieurs du sport. En Conclusion L'action de relance doit être basée sur un travail scientifique de recherche, d'étude et de programmation. Aussi, une méthodologie bien précise doit être appliquée concernant l'existant, le diagnostic, l'action par une sensibilisation à tous les niveaux afin qu'il y ait une réalisation plus efficace. Un contrôle est plus que nécessaire pour s'assurer que tous les objectifs sont atteints et pour mettre fin au «bricolage» et «l'opportunisme» dans la gestion du sport et du football en particulier ! Pour ce faire, le ministère de la Jeunesse et des Sports doit absolument retrouver une stabilité fonctionnelle afin de renforcer ses fonctions, orientation, animation, encadrement et surtout contrôle, mais pas immixtion et ingérence ! En effet, la gestion courante du sport doit être du seul ressort des élus. La réussite de la réforme pour la relance du sport et du football en particulier dépend largement de l'application de cette méthodologie de réflexion qui a fait ses preuves de par le monde dans toutes les activités économiques et sociales, y compris le sport dont la jeunesse est friande. Nous devons nous y engager pour le bien de la jeunesse qui est la colonne vertébrale du pays. L'auteur est : Ancien président d'associations sportives et fédération (1963-1974) Ancien trésorier et vice-président du COA (1972-1984) Ancien cadre supérieur de l'Etat (1962-1998)