Il semble que les responsables de la direction régionale de la Caisse nationale des assurés sociaux de la wilaya de Blida, et plus particulièrement ceux de l'agence de la daïra de Mouzaïa, ne portent que peu de considération à leurs assurés et plus grave encore donnent la nette impression de ne s'inquiéter nullement des conditions d'accueil et des opérations des prestations de services. Contrairement aux autres agences de la wilaya, comme celles de La Chiffa et d'El Affroun, celle de Mouzaïa, une vieille bâtisse datant de l'époque coloniale, a toujours été laissée à l'abandon et ses locaux n'offrent aucune commodité aux usagers. Composée de quatre pièces aussi exiguës les unes que les autres et faisant office de bureaux, la salle d'attente n'est qu'un couloir d'un mètre de large où s'entassent des personnes âgées. A l'extérieur, l'enseigne lumineuse, endommagée depuis fort longtemps, n'a pas été remplacée, alors que le mur de la façade n'a pas été repeint depuis des lustres. Même l'emblème national a disparu de cet édifice appartenant pourtant à une importante institution étatique. Quant à la porte d'entrée, en fer, elle rappelle celle d'une cellule de prison. « L'agence de Mouzaïa est la plus lugubre de toutes les agences de la wilaya de Blida », nous dit un vieillard qui attend son tour depuis plus de deux heures, avant de poursuivre : « Il est temps de construire carrément une nouvelle bâtisse répondant aux normes ». Procédant à un réaménagement des lieux, les travaux de réfection de la grande salle, entamés depuis une quinzaine de jours, n'ont pas connu de réparation à ce jour. Les assurés sont reçus dans cette grande salle obscure et poussiéreuse, assis sur des bancs faisant face à un seul agent qui essaye, tant bien que mal, de répondre à leurs doléances. Les autres, c'est dans la précipitation qu'ils conseillent ou « réorientent » les assurés, lesquels ne savent plus à quel saint se vouer. Quant aux pannes du réseau informatique, elles sont devenues le lot quotidien de ces pauvres assurés, ce qui entrave à la mise à jour de leur carte Chifa et de son activation, engendrant surtout des retards importants dans les règlements. « Mon pharmacien refuse de me servir mes médicaments faute d'activation de ma carte au niveau de l'agence de Mouzaïa », nous dit une vieille dame qui présente une maladie chronique et qui a besoin de son traitement. Le nombre des assurés sur l'ensemble du territoire de Mouzaïa est estimé à 3000 et le personnel de l'agence est très insuffisant pour faire face au « rush » quotidien des assurés. Des locaux exigus, absence de guichets, pannes répétées des micro-ordinateurs, tout cela doit interpeller les pouvoirs publics pour que la réforme du système de la sécurité sociale ne soit pas un vain slogan à Mouzaïa. Et ce n'est pas aussi le transfert, comme le laisse entendre certaines rumeurs, du service du contrôle de la rue Mohamed Issad à la rue Hattab Amar qui va permettre d'améliorer les conditions de travail et les prestations de services de l‘agence Cnas de Mouzaïa, appartenant pourtant à une institution « gorgée » d'argent…