A cet égard, la diplomatie britannique a exprimé par quatre fois durant le mois d'octobre l'attachement du Royaume-Uni à une «solution politique juste et négociée garantissant au peuple du Sahara-Occidental son droit à l'autodétermination» comme formule pour mettre un terme au conflit au Sahara-Occidental entre le Maroc et le Front Polisario. C'est l'expression même du secrétaire général des Nations unies telle que formulée dans son dernier rapport sur le Sahara-Occidental dans lequel il se prononce pour des négociations directes en vue d'une solution allant dans le sens de l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Et en ce qui concerne les Britanniques avec ce débat déjà qualifié d'historique, la dernière occasion en date est celle du débat qui a eu lieu mardi à la Chambre des Communes. Celui-ci a été précédé, une semaine avant, d'un autre débat sur le même thème à la Chambre des Communes dans le cadre des séances de questions, au cours duquel le ministre d'Etat britannique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Kim Howells, a répondu en toute franchise aux interrogations d'un éminent député de la Chambre. En outre, la Grande-Bretagne avait vers la mi-octobre voté en faveur de la résolution relative au Sahara-Occidental au sein de la quatrième commission de décolonisation de l'Assemblée générale de l'ONU. Un vote ayant coïncidé avec la publication du rapport annuel du Foreign Office sur les droits de l'homme, lequel a exprimé clairement le soutien du Royaume-Uni au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ces positions ont également coïncidé avec le débat bisannuel au sein du Conseil de sécurité sur le prolongement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara- Occidental), et qui avait provoqué la colère du régime marocain, d'autant que ces positions émanent d'un membre permanent du Conseil de sécurité. Répondant à une question le 17 octobre à la Chambre des Communes sur la position du gouvernement britannique à l'égard du référendum d'autodétermination, M. Howells a précisé que «le Royaume-Uni soutient pleinement les efforts du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et de son représentant personnel au Sahara-Occidental, Peter Van Walsum, visant à aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et négociée garantissant le droit du peuple du Sahara-Occidental à l'autodétermination». Il s'est engagé à ce que le Royaume-Uni veut jouer un rôle actif dans le débat du Conseil de sécurité sur la question. «Le Royaume-Uni, a-t-il dit, jouera un rôle actif dans les débats du Conseil de sécurité conformément au soutien permanent du gouvernement aux efforts visant à trouver une solution à la question du Sahara Occidental dans le cadre des Nations unies.» La position exprimée par M. Howells rejoint celle exprimée dans le rapport annuel du Foreign Office sur la situation des droits de l'homme selon lequel «la souveraineté fait toujours l'objet d'un conflit entre le Maroc et le Polisario». «Le Maroc continue d'occuper la majeure partie du territoire», selon le rapport. «Le Royaume-Uni soutient les efforts du secrétaire général et de son représentant personnel pour trouver une solution», indique le rapport ajoutant que «la résolution 1675 du Conseil de sécurité adoptée en 2006 a prolongé le mandat de la Minurso jusqu'au 31 octobre 2006 et a confirmé l'engagement du Conseil de sécurité à aider les deux parties à trouver une solution politique juste, durable et négociée garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Kim Howells a rappelé que son pays «a voté en faveur de la résolution de la quatrième commission de l'Assemblée générale de l'ONU qui confirme la validité des précédentes résolutions onusiennes y compris le soutien au plan Baker». «Le texte de la résolution que nous avons votée est le même que celui de la résolution votée à l'unanimité en 2005, c'est pourquoi le Royaume-Uni a voté en sa faveur», a-t-il souligné. Il a également été question, lors de ce débat, des violations flagrantes des droits de l'homme au Sahara-Occidental par l'occupant marocain. L'opportunité d'un tel débat ne manque pas de pertinence. Il permet, en effet, une certaine décantation, mais aussi une clarification au moment où d'autres puissances se lancent dans un jeu de mots, et même la confusion pour promouvoir ce qu'elles appellent «une solution dans le cadre de l'ONU». Ce qui aurait retenu l'intérêt, sauf que l'ONU dispose d'un plan de paix voté à l'unanimité de ses membres en 1988, mais dont l'application est bloquée par le Maroc. Ce sont ses soutiens qui cherchent à lui substituer une démarche qui priverait le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Quant au Conseil de sécurité qui doit s'exprimer sur les propositions de Kofi Annan, ses référents n'ont pas changé depuis des décennies. Tous rappellent et se basent sur le droit des Sahraouis à l'autodétermination.